Visite des étudiants au tunnel du Mur occidental

À l’occasion du cours de topographie du mardi donné par le fr. Dominique-Marie Cabaret op., les étudiants ont eu l’occasion, le 7 mars, de visiter le tunnel du mur des lamentations accompagnés de l’archéologue israélien Dan Bahat, principal responsable de ces fouilles étonnantes. Ils étaient une vingtaine à profiter de cette plongée souterraine. Un étudiant nous raconte.

Visiter les fondations du Mur occidental avec le professeur Dan Bahat, C’est en quelque sorte comme si vous vous baladiez à travers les studios de western hollywoodiens en compagnie de Clint Eastwood !

L’archéologue israélien, à la retraite depuis quelques années, a été le directeur des fouilles du tunnel du mur occidental depuis 1985. Sous son imposante moustache, un homme simple et abordable qui se met à nous expliquer les contours du mur dans un français teinté d’italien, heureux de nous rappeler qu’il a travaillé avec le Père Benoît o.p. de l’École biblique. De temps en temps, l’incontournable Dan Bahat est interrompu par des visiteurs qui le reconnaissent. Lorsqu’il demande à l’un d’entre nous son cahier pour faire un schéma, celui-ci lui demande timidement d’y laisser son autographe. Même l’archéologie, science parfois austère, a ses stars !

Avec l’aide d’une maquette topographique de Jérusalem, le fouilleur nous explique d’abord la complexe histoire de la construction de l’esplanade du temple en s’arrêtant notamment sur trois phases : post-exilique (VIème siècle – IIème siècle avant J.-C.), période pendant laquelle l’esplanade du temple finit par atteindre la taille de 500 coudées royales égyptiennes de côté (262 m) ; puis une phase hérodienne (Ier siècle avant J.C – Ier siècle ap. J.C.) qui permet à l’esplanade de parvenir à la taille que nous lui connaissons actuellement ; et enfin, après la destruction du temple en 70 ap. J.-C, et la construction des Mosquées au début de la période musulmane, une phase mamelouk ( XIIIème siècle après J.-C.), qui, rehaussant le niveau de la ville alentour, fit que l’esplanade, cessant de la surplomber, finit par être entourée de très beaux bâtiments. Ce faisant, les Mamelouks enfouissent sous terre les différentes portes et arches hérodiennes permettant l’accès à l’esplanade.

Le trajet nous menant vers le mur nous fait passer sous un aqueduc bâti par les Hasmonéens pour alimenter le temple en eau, nécessaire pour les ablutions traditionnelles, le nettoyage des sols, etc. On passe d’ailleurs devant certains restes de mikveh, les bains juifs de purification.

Après une heure de visite, nous voici arrivés au pied du mur que nous longeons en file indienne, slalomant entre quelques fidèles venus prier, Dan Bahat nous y explique, tout en dessinant, l’évolution du palais de l’Antonia d’Hérode, qui aurait été partiellement aménagé pour faire place à l’esplanade. Nous filons en direction du nord pour longer le mur hérodien jusqu’à la Via Dolorosa, et ressortons enfin au plein jour en face de l’église de la Flagellation, après presque 2h30 de visite et de voyage dans le temps !