Dies academicus, sous le patronage de Saint Albert le Grand

Aujourd’hui, 15 novembre, en l’honneur de la fête de Saint Albert le Grand, l’École biblique donnait son Dies academicus. Conférence de rentrée, bilan de l’année passée et perspectives pour l’avenir. Organisée avec les frères franciscains du Studium Biblicum, cette matinée s’est articulée autour d’une conférence du frère dominicain ancien maître de l’Ordre, Timothy Radcliffe, sur le thème : “Why do Preachers need Biblical Scholars ?”.

Les bures franciscaines remplissaient la grande salle de conférence de l’École. Le directeur, fr. Jean-Jacques Pérennès rappela en guise de conclusion les liens qui unissent l’École aux Franciscains de Jérusalem et de Terre Sainte : “Nous nous sentons très proches, très frères, nous parlons très franchement. Nos programmes sont choisis en lien. C’est important d’être complémentaires, il est hors de question d’être en concurrence”.

Timothy Radcliffe, le conférencier à l’humour reconnu comme décapant, sut pendant une heure captiver l’assemblée. Éclats de rire mais sans oublier l’élucidation de la question sérieuse posée initialement, réunissant les nombreux religieux présents, étudiants missionnaires. Après l’intervention du frère, qui insista sur la nécessité de la formation comme chemin de sainteté, allant à l’encontre de l’ère de Post-Truth et du fondamentalisme que dicte la modernité, les deux instituts présentèrent successivement leurs maisons, dans leurs langues officielles respectives : italien pour les franciscains, français pour les dominicains. Le fr. Jean-Jacques s’est exprimé, rendant hommage à toutes les mains de l’École, occasion de remercier pour l’année passée et de rendre compte “des peines comme des joies” : du décès du fr. Francolino aux thèses prestigieuses, dernièrement celle de Nina Heereman.

Fr. Timothy Radcliffe, o.p.

Le directeur rend notamment compte de l’une des problématiques actuelles de l’école, à savoir une évolution de son public : “Le public traditionnel du père Lagrange n’est plus le même que celui d’aujourd’hui : il y a de façon générale moins de prêtres, et les évêques envoient moins souvent leurs prêtres se former aux études bibliques. Mais il y a en revanche plus d’étudiants envoyés par les Universités. Ceci demande une adaptation de la part de l’école”.

Retour sur les spécificités de l’école (visite sur le terrain, etc.), bilan de l’archéologie, des publications, des remplacements de professeurs, et du grand projet de la Bible en ses Traditions, avec notamment la publication du livre d’Osée, en anglais.

La matinée s’est achevée sur un hommage émouvant adressé par le prieur au fr. Marcel Sigrist présent, ancien directeur de l’école et professeur chevronné d’assyriologie pendant de nombreuses années à l’École. “Tu es un vrai roi de la maison des tablettes. Il y a 31 ans j’étais assis aux pieds du maîtres et j’étudiais l’acadien : il nous a fait apprécier ce monde tombé en ruine mais toujours vivant par sa manière de penser notre monde, et de comprendre l’histoire de Dieu avec les hommes”.