Régis Burnet et l’histoire de la réception

Lorsqu’il était encore étudiant à l’École Normale Supérieure, Régis Burnet a réussi à concilier son travail de normalien et son intérêt pour la Bible en travaillant sur les épîtres de Saint Paul en grec. Il a ensuite enseigné en ateliers d’écriture dans des IUT, avant de devenir professeur de Nouveau Testament à l’Université Catholique de Louvain. Régis Burnet est également présentateur d’une émission de réflexion sur la foi pour la chaîne KTO depuis 2006. Cet attrait pour les textes bibliques, qui ne l’a pas quitté depuis ses années d’études, l’a conduit à demander une année sabbatique à son université, pour se consacrer à l’écriture de son vingtième livre[1].

Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
Je travaille en ce moment sur l’histoire de la réception des textes bibliques, à travers les œuvres d’art. C’est-à-dire comprendre, d’après les représentations qu’on en a faites, comment différents passages ou différentes personnalités de la Bible ont été interprétés dans l’histoire, et comment et pourquoi cette interprétation a pu évoluer depuis.

En quoi est-ce important ?
Parce qu’on croit toujours arriver sans préjugés sur les textes que l’on aborde ; or, nous sommes imprégnés des œuvres qu’on connaît et qui nous influencent dans la compréhension de ces textes. Prendre conscience de ces préjugés nous permet de nous en détacher et d’aborder le texte de façon plus neutre, ou plus personnelle.

L’Incrédulité de saint Thomas, Rembrandt, 1634

Le texte est un miroir, mais un miroir partiel. On le lit d’après nos codes et notre histoire, et l’étudier de cette façon nous fait nous poser la question de pourquoi le texte était interprété de telle ou telle manière à une certaine époque, et pourquoi nous l’interprétons personnellement, aujourd’hui, d’une autre façon. Sans remettre en cause le fait que le texte parle à chacun de manière personnelle, cela nous aide seulement à comprendre et à remettre en question nos propres clefs de compréhension, et donc à pousser plus loin notre réflexion.

Je pense par exemple à l’attitude de Thomas lorsque les disciples lui disent avoir vu le Christ ressuscité ; depuis le V-VIème siècle, on ne peut lire le texte que comme une condamnation de Thomas, qui aurait dû croire sans voir. Mais auparavant, le texte était lu comme Thomas qui doute non pas sur le fait que les autres disciples aient vu quelque chose, mais sur ce qu’ils ont vu.

Pourquoi être venu un mois à l’École biblique pour ce travail ?
D’abord parce que j’aime Jérusalem et que c’est un lieu particulier pour travailler sur les textes bibliques ! Par ailleurs, j’ai connu l’École en travaillant sur l’histoire de la réception pour la BEST (La Bible en ses Traditions) avec Fr. Olivier-Thomas Venard. L’École biblique est au cœur de l’histoire de la réception et regorge de savants qui creusent les différents textes de la Bible, et les conversations avec eux sont donc très intéressantes, pour moi et pour faire avancer mon travail.
Par ailleurs la bibliothèque de l’École, calme, belle et bien fournie est un lieu ou il fait bon travailler !

Et ensuite ?
Pour l’instant, je remercie beaucoup l’université de Louvain qui m’a donné l’opportunité de prendre cette année pour travailler sur mon livre. J’espère avoir terminé le manuscrit à la fin de l’année scolaire, puis je continuerai les cours sur le Nouveau Testament, jusqu’à ma retraite… pendant laquelle je reprendrai peut être les ateliers d’écriture que j’ai beaucoup aimé donner au début de ma carrière, édifié par ce que les étudiants étaient capables de produire, et par leur fierté de voir leurs créations !

[1]. Voir en particulier Épître et Lettres (Cerf : 2003), Marie-Madeleine de la pécheresse pardonnée à l’épouse de Jésus (Cerf : 2004), L’Égypte ancienne à travers les papyrus(Pygmalion : 2007) ; L’Évangile de la trahison, une biographie théologique de Judas (Seuil : 2007) ; Les Douze Apôtres (Brepols : 2013) ; Que celui qui ne travaille pas ne mange pas (Cerf : 2015).



Régis Burnet et l’histoire de la réception

Lorsqu’il était encore étudiant à l’École Normale Supérieure, Régis Burnet a réussi à concilier son travail de normalien et son intérêt pour la Bible en travaillant sur les épîtres de Saint Paul en grec. Il a ensuite enseigné en ateliers d’écriture dans des IUT, avant de devenir professeur de Nouveau Testament à l’Université Catholique de Louvain. Régis Burnet est également présentateur d’une émission de réflexion sur la foi pour la chaîne KTO depuis 2006. Cet attrait pour les textes bibliques, qui ne l’a pas quitté depuis ses années d’études, l’a conduit à demander une année sabbatique à son université, pour se consacrer à l’écriture de son vingtième livre[1].

Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
Je travaille en ce moment sur l’histoire de la réception des textes bibliques, à travers les œuvres d’art. C’est-à-dire comprendre, d’après les représentations qu’on en a faites, comment différents passages ou différentes personnalités de la Bible ont été interprétés dans l’histoire, et comment et pourquoi cette interprétation a pu évoluer depuis.

En quoi est-ce important ?
Parce qu’on croit toujours arriver sans préjugés sur les textes que l’on aborde ; or, nous sommes imprégnés des œuvres qu’on connaît et qui nous influencent dans la compréhension de ces textes. Prendre conscience de ces préjugés nous permet de nous en détacher et d’aborder le texte de façon plus neutre, ou plus personnelle.

L’Incrédulité de saint Thomas, Rembrandt, 1634

Le texte est un miroir, mais un miroir partiel. On le lit d’après nos codes et notre histoire, et l’étudier de cette façon nous fait nous poser la question de pourquoi le texte était interprété de telle ou telle manière à une certaine époque, et pourquoi nous l’interprétons personnellement, aujourd’hui, d’une autre façon. Sans remettre en cause le fait que le texte parle à chacun de manière personnelle, cela nous aide seulement à comprendre et à remettre en question nos propres clefs de compréhension, et donc à pousser plus loin notre réflexion.

Je pense par exemple à l’attitude de Thomas lorsque les disciples lui disent avoir vu le Christ ressuscité ; depuis le V-VIème siècle, on ne peut lire le texte que comme une condamnation de Thomas, qui aurait dû croire sans voir. Mais auparavant, le texte était lu comme Thomas qui doute non pas sur le fait que les autres disciples aient vu quelque chose, mais sur ce qu’ils ont vu.

Pourquoi être venu un mois à l’École biblique pour ce travail ?
D’abord parce que j’aime Jérusalem et que c’est un lieu particulier pour travailler sur les textes bibliques ! Par ailleurs, j’ai connu l’École en travaillant sur l’histoire de la réception pour la BEST (La Bible en ses Traditions) avec Fr. Olivier-Thomas Venard. L’École biblique est au cœur de l’histoire de la réception et regorge de savants qui creusent les différents textes de la Bible, et les conversations avec eux sont donc très intéressantes, pour moi et pour faire avancer mon travail.
Par ailleurs la bibliothèque de l’École, calme, belle et bien fournie est un lieu ou il fait bon travailler !

Et ensuite ?
Pour l’instant, je remercie beaucoup l’université de Louvain qui m’a donné l’opportunité de prendre cette année pour travailler sur mon livre. J’espère avoir terminé le manuscrit à la fin de l’année scolaire, puis je continuerai les cours sur le Nouveau Testament, jusqu’à ma retraite… pendant laquelle je reprendrai peut être les ateliers d’écriture que j’ai beaucoup aimé donner au début de ma carrière, édifié par ce que les étudiants étaient capables de produire, et par leur fierté de voir leurs créations !

[1]. Voir en particulier Épître et Lettres (Cerf : 2003), Marie-Madeleine de la pécheresse pardonnée à l’épouse de Jésus (Cerf : 2004), L’Égypte ancienne à travers les papyrus (Pygmalion : 2007) ; L’Évangile de la trahison, une biographie théologique de Judas (Seuil : 2007) ; Les Douze Apôtres (Brepols : 2013) ; Que celui qui ne travaille pas ne mange pas (Cerf : 2015).



Les Amis de l’Ébaf

L’Association des Amis de l’ÉBAF

L’Association des amis de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem (AAEBAF) est une association d’intérêt général. Son objectif est de maintenir vivant un lien entre l’École biblique et le réseau de ses nombreux amis et anciens élèves et de soutenir l’action de l’École.

Elle a été créée en 1971 grâce au soutien d’orientalistes de premier plan comme André Parrot, Jean Starcky, Henri Cazelles, Pierre Amiet, tous familiers de l’École biblique et désireux de favoriser son essor. Elle compte aujourd’hui 400 membres.

Son développement se poursuit aujourd’hui sous la conduite de son président, M. Alain Rémy, ancien ambassadeur et consul général de France à Jérusalem à 2005 à 2009. Il est assisté par un conseil d’administration composée de personnalités familières des études bibliques et de l’archéologie du Proche-Orient et d’amis de l’ordre dominicain.

L’Association accorde tous les ans des aides à l’École dont l’affectation est décidée en concertation avec la direction de l’École : bourses d’étude, activités de recherches, fouilles archéologiques, développement de sa bibliothèque, aide à la publication d’ouvrages.

Un bulletin, les Nouvelles de Jérusalem, est envoyé deux fois par an aux membres de l’Association, et deux conférences par an sur des sujets bibliques ou archéologiques leur sont proposées à Paris. La plus récente, qui s’est tenue le 21 octobre au collège des Bernardins intitulée « La Bible au pays de la Bible : rencontre avec l’École biblique de Jérusalem », a permis au public français et du Collège de rencontrer plusieurs pères de l’École et d’échanger avec eux.

Vous pouvez adresser vos demandes d’adhésion et vos dons par virement ou par chèque, à l’ordre de l’Association des amis de l’Ébaf, à :
Association des amis de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem
Couvent Saint Jacques
20 rue des Tanneries
75 013 Paris (France)
associationdesamis@ebaf.edu

Pour télécharger le formulaire d’adhésion : cliquer ici
Vous pouvez aussi adhérer en ligne : ici !

Cotisation ordinaire : 45 €
Cotisation étudiants : 25€

L’association des Amis de l’École biblique de Jérusalem est habilitée à délivrer des reçus fiscaux.

Il est également possible de faire un don à l’Association en précisant une affectation précise.


Liste des membres du conseil d’administration

Président
M. Alain Rémy, ancien ambassadeur, consul général de France à Jérusalem (2005-2009)
37 rue Paul Valéry 75116 Paris
Tél : 06 37 18 40 52
alain.remy1@orange.fr

Vice-président
Frère Olivier Poquillon, op, Directeur de l’Ecole Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
83-85, Nablus Road / Derekh Shekhem, POB 19053,9119001 Jérusalem
Tél : +972 (0) 2 535 90 67
directeur@ebaf.edu

Secrétaire général
M. Bruno de Trémiolles, cadre dirigeant retraité du groupe Péchiney

Trésorier
M. Gaël Dupont, vice- président et directeur général délégué de la banque Cholet-Dupont

Trésorière adjointe

Mme Chantal Pithois-Latapie, laïque dominicaine

Membres titulaires

Mme Béatrice Oiry, professeur à l’Institut catholique de Paris

M. Vincent Michel, archéologue, professeur en histoire de l’art et archéologie de l’Antiquité à l’université de Poitiers

M. Arnaud Serandour, maître de conférences à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes

Père Guy Tardivy, op, prieur du couvent Saint-Hyacinthe


Conférences des Amis de l’Ébaf

Retrouvez ici les compte-rendus des dernières Conférences de l’Association.

La Bible au pays de la Bible : rencontre avec l’École Biblique de Jérusalem
Qui était Roland de Vaux ?
– Frère Jean-Jacques Pérennès, op, 10 juin 2023
Le masque grimaçant de la citadelle d’Amman 
– Frère Jean-Baptiste Humbert, op, 8 octobre 2022

Lire la Bible en temps de crise écologique, état des lieux – Béatrice Oiry, 14 mai 2022
Jérusalem à Lalibela (Ethiopie). Circulations, inspirations et imitation (XIIe-XIIIe siècle) — Marie-Laure Derat, 22 novembre 2021
La relation entre Juifs et Romains et son reflet dans les textes rabbiniques — Katell Berthelot, 24 avril 2021
L’urbanisme antique de Jérusalem du Ier siècle avant J.C. au IIè siècle après J.C. — Dominique-Marie Cabaret, o.p., 30 novembre 2019
Naissance du Pentateuque : anciennes et nouvelles hypothèses — Thomas Römer, 22 juin 2019
Le chêne de Mambré : relecture archéologique d’un site majeur de Palestine — Vincent Michel, 17 novembre 2018
Le Christianisme syriaque en Inde — Françoise Briquel-Chatonnet, 7 avril 2018
Le moyen âge et la critique textuelle de la Bible – Gilbert Dahan, novembre 2017
Jérusalem, Histoire d’une Ville mondeVincent Lemire, mai 2017
Juifs et chrétiens en Arabie à la veille de l’Islam : nouveautés archéologiques – Christian Robin, novembre 2016
Le Père Antonin Jaussen, op – Jean Jacques Pérennès, op, avril 2016
Le conflit entre Pierre et Paul : un exemple de gestion des conflits dans l’Eglise – Roselyne Dupont-Roc, novembre 2015
L’archéologie de l’École biblique et le défi de Gaza. Mille ans d’histoire mis au jourJean-Baptiste Humbert, juin 2015
La personnification de la Sagesse divine en Pr 8, 22s et les controverses patristiques sur la Trinité – Paul Mattéi, décembre 2014
Le trésor des manuscrits bibliques et patristiques découvert au monastère Ste-Catherine du Sinaï Alain Desreumaux, mai 2014
Moïse et le buisson ardent, dans l’art d’Orient et d’Occident – François Boespflug, octobre 2013
Sept lectures du Psaume 2 – Jean-Luc Vesco, juin 2013
La figure de Judas, des évangiles à la modernité – Régis Burnet, novembre 2012
Le prophète Zacharie et les origines du messianisme sacerdotal – Arnaud Sérandour, juin 2012
– Foi et raison, des pères apologistes à Jean Chrysostome – Catherine Schmetzer, novembre 2011
La position de la France à Jérusalem –  Jean Guéguinou, juin 2011
La Bible en ses Traditions – Olivier-Thomas Vénard, mai 2011
La formation des canons (catholique, orthodoxe, protestant) de l’Ancien Testament – Gérard Billon, octobre 2010
John Meier et les recherches actuelles sur le Jésus de l’HistoireMichel Berder, juin 2010
Le messianisme au travers des écrits de Qumran – Jean Duhaime, octobre 2009
Les voyages maritimes de Saint Paul – Chantal Reynier, octobre 2008
– La communauté paulinienne de Philippes à la lumière de l’archéologie historique – Marie-Françoise Baslez, octobre 2008
150 psaumes qui font un livre : le Psautier – Jean-Luc Vesco, juin 2008
Bible et archéologie : une relation difficile – Jacques Briend, octobre 2007


Procès-verbaux de l’Association

Retrouvez les procès-verbaux des dernières assemblées générales ici :

– Assemblée générale du 14 mai 2022
Assemblée générale du 10 juin 2023



Les colloques liés à la Bible en ses Traditions cet été

  • La première semaine d’août, l’équipe de la Bible en ses Traditions sera présente au congrès de la Catholic Biblical Association à Washington.
  • Plusieurs membres de l’École interviendront aussi à celui de la Society of Biblical Literature à Berlin.

Nous sommes également intervenus à …

… Monaco

Le P. Olivier-Thomas Venard est invité par Charlotte Casiraghi à présenter “Prier comme un acte de parole”, avec le rabbin Delphine Horvilleur et le prof. Abdenour Bidar au cours du colloque 2017 des Rencontres Philosophiques de Monaco.
Cela donnait l’occasion de remercier quelques bienfaiteurs de notre projet, en particulier la Princesse de Hanovre pour son soutien de Syllabes Divines, en décembre dernier. Occasion aussi de rencontrer Dr. Barbara Cassin, conservatrice de l’exposition magnifique Après Babel, Traduire au MUCEM à Marseille, et chef du projet Les Intraduisibles des Trois Monothéismes, auquel nous espérons participer, à la Bible en Ses Traditions.

… Bruxelles

Le professeur Régis Burnet, de l’Université de Louvain-La-Neuve, contributeur de longue date à La Bible dans ses Traditions, a organisé la 26ème Université d’été d’histoire religieuse (fondée par Gérard Cholvy et Yves- Marie Hilaire). Le sujet de cette année était “Figures de David d’hier à aujourd’hui”.
Il invitait la Bible en ses Traditions à animer un atelier. Le défi consistait à présenter notre programme au début de la conférence, et à transformer les 3 ou 4 communications traitant du célèbre “péché de David” données lors de cette conférence en une belle annotation préliminaire présentable en fin de conférence. Pari tenu, grâce aux travaux très savants et clairs des prof. Régis Burnet (UCL), Régis Courtray (Université de Toulouse), Charles Mercier (Université de Bordeaux).
Cela n’aurait pas été possible sans le travail préparatoire de Marie-Édith Garin (traduction, annotation philologique de 2 Sam 11-12): merci à elle !