CETTE ANNÉE À L’ÉBAF : UNE MISSIONNAIRE D’ÉQUATEUR

Peux-tu te présenter ?

Je fais un doctorat sur la destruction de Jérusalem dans l’Évangile selon Saint Luc, en Autriche à l’université de Graz. Je suis missionnaire identes, communauté espagnole. Je suis à l’École biblique et archéologique française de Jérusalem grâce à la bourse Gamberoni pour un semestre.

Pourquoi as-tu choisi l’ÉBAF ?

L’École est connue dans les lieux où j’ai fait mes précédentes études, dont l’Institut Biblique Pontifical à Rome. Nous avons beaucoup étudié les textes, mais ce qu’il me manquait complètement était toucher cette réalité qu’on ne connaissait qu’à travers les mots. S’ils sont certes une partie très importante, je vois aussi que chaque jour passé à Jérusalem enrichit ma perspective des textes bibliques. L’ÉBAF elle-même est un site archéologique qui nous rapproche de la réalité que nous étudions, qui permet de rendre l’abstrait concret. Mon but est d’approfondir mes sujets et de rencontrer des chercheurs du monde entier. Nous partageons beaucoup, non seulement en cours, mais aussi dans la vie de tous les jours. Cela change de mes études passées où j’étais assez seule.

Quel est ton projet académique ?

Je viens enrichir, au côté de spécialistes, mes connaissances topographiques et historiques en me confrontant aux réalités du terrain de Terre sainte. Cela me donne beaucoup de force pour avancer dans mon doctorat.

 

Photo : ÉBAF, Ordo Prædicatorum.
Marie-Thérèse et les étudiants en cours de topographie.

 

Selon toi, quelles sont les forces de l’ÉBAF ?

Sa localisation, avant tout ! On me répétait souvent « tu ne peux pas dire que tu étudies la bible si tu n’es jamais allée à Jérusalem ! » La diversité des cours, étudiants et chercheurs. Dans une faculté classique on va avoir un seul professeur d’ancien testament, un autre en nouveau testament et ça s’arrête là. Or, ici les perspectives sont vite décuplées. Habiter et étudier au même endroit permet de nombreux échanges. L’ÉBAF en elle-même est un lieu harmonieux qui offre un cadre d’étude idéal.

Comment articules-tu la raison et la foi ? 

Je crois que la foi ouvre la raison, parce que la raison est un instrument que j’utilise pour mes recherches. Je dois raisonner sur ce que j’ai vu, le rendre compréhensible. La foi est mon point de départ et d’arrivée, afin de voir plus clairement où Dieu se trouve.

Que signifie Terre sainte pour toi ?

La terre élue et ses lieux saints signifient pour des milliards d’individus une patrie.

 

Photo : ÉBAF, Ordo Prædicatorum.
Les chercheurs pendant le voyage d’étude au Néguev.

 

Ton séjour à Jérusalem influence-t-il ta vision de la Terre sainte ?

Oui certainement ! On s’imagine tant de choses avant de venir. Une fois sur place, on se rend compte de la complexité mais aussi de la richesse de cette réalité. Nous biblistes sommes focalisés sur les époques néotestamentaires de Jérusalem, ainsi on dépasse rarement la période romaine. Ici, on expérimente une présence religieuse importante et diversifiée. Saint Étienne est le premier martyr de l’Église, vivre ici nous le rappelle chaque jour. Pour ce qui est de l’archéologie, ici comme ailleurs à Jérusalem, nous sommes sur les pas de tant de personnes avant nous. Des siècles d’histoire nous observent.

Que dirais-tu à quelqu’un désireux de venir étudier à l’ÉBAF ?

Il faut absolument venir ! Il est possible de candidater à la bourse Gamberoni -qui couvre toutes les dépenses- si on est enregistré dans une université allemande. C’est une occasion unique, incroyable de vivre à Jérusalem. Cela en vaut la peine, particulièrement pour les études bibliques mais aussi la théologie. Enfin, évoluer ici en tant que chrétien donne une vision plus profonde de notre foi : le christianisme s’est développé d’une façon tellement différente qu’en Occident, c’est une véritable prise de conscience pour moi. Cela m’aide aussi à construire davantage mon identité catholique. À Jérusalem, je suis venu avec l’espoir de retrouver le Christ d’une façon nouvelle et bien vivante.

Quel message adresserais-tu aux donateurs de l’ÉBAF ?

Avant tout, merci beaucoup à tous ceux qui le font déjà ! Vous soutenez une école unique dans la chrétienté et unique dans l’Église. La théologie et l’exégèse sont dans une période tendue, nous avons perdu de la beauté dans l’étude et la recherche de la foi. Or, ici, cet amour pour les Écritures est une occasion de propager les découvertes en matière biblique et archéologique pour instruire de nouvelles générations de chrétiens et de chercheurs. Cela peut changer la vie.

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