« La conservation des mosaïques dans le bassin méditerranéen » avec Patrick Blanc

Pour ce premier “Jeudi de l’ÉBAF” de l’année académique, a eu lieu à Jérusalem la conférence de Patrick Blanc, conservateur-restaurateur à l’Musée départemental Arles antique, autour du thème « La conservation des mosaïques dans le bassin méditerranéen ».

Patrick Blanc dirige depuis 1992 l’atelier de conservation-restauration installé au sein du Musée départemental Arles antique. Spécialiste reconnu de la conservation, de la restauration et de la mise en valeur des mosaïques antiques, il consacre ses travaux aux pavements romains, aux sites méditerranéens et, plus largement, à l’ensemble des vestiges archéologiques ornés de mosaïques. Dans l’une de ses publications, Les mosaïques. Conserver pour présenter ? (Arles, 1999), il s’interroge sur les enjeux à la fois techniques et muséologiques de sa discipline : comment restaurer, stabiliser et exposer ces œuvres fragiles issues de l’Antiquité ? Le Musée dont il relève, consacré aux collections archéologiques de la ville d’Arles – pavements de mosaïques, objets romains, vestiges d’époque antique –, dispose d’un atelier interne de restauration placé sous sa responsabilité, où il veille à conjuguer rigueur scientifique et sens de la transmission patrimoniale.

Lors de cette soirée, M. Blanc a exploré plusieurs axes :

– Le contexte méditerranéen : villas romaines, sites paléochrétiens, cités antiques de la rive sud et de la rive nord de la Méditerranée ayant livré de riches pavements de mosaïques.

– Les enjeux de conservation : détachement, mise en réserve, remontage, exposition, et les défis liés aux conditions climatiques, biologiques, mécaniques, parfois politiques.

– Des exemples de restauration conduits ou supervisés par l’atelier de Patrick Blanc : notamment la restauration de pavements de mosaïques dans la basilique épiscopale de Xanthos (en Turquie) ou à Alexandrie (Égypte) selon ses publications.

– Les questions de présentation muséographique : une mosaïque n’est pas seulement un vestige archéologique ; pour être accessible au public, encore faut-il qu’elle soit stabilisée, protégée, bien exposée – le tout sans lui faire perdre sa datation, sa lisibilité, sa valeur historique — thème central de la formule « Conserver pour présenter ».

– Une ouverture vers la coopération internationale : comment les institutions françaises, les ateliers de restauration et les musées collaborent avec les pays du bassin méditerranéen pour préserver ce patrimoine mosaïqué parfois menacé (par le temps, l’érosion, l’héritage, les conflits).

Pour les amateurs d’archéologie, d’histoire de l’art, de patrimoine ou de conservation, cette conférence offrait un accès direct aux coulisses pratiques et méthodologiques de la restauration : pas simplement un exposé historique, mais un retour « terrain », d’un professionnel à la manœuvre. Elle permet aussi de mieux comprendre comment, au-delà de la découverte archéologique, se joue toute une chaîne de soin, de protection, de médiation et d’exposition.

Le public de Jérusalem, sur un site international comme l’ÉBAF, pouvait bénéficier de cet éclairage vers un patrimoine qui, s’il est « Méditerranéen », concerne aussi des problématiques universelles : fragilité, conservation, transmission.En résidence à l’ÉBAF, Patrick Blanc a l’ÉBAF a par cette soirée comme par l’exercice pratique de son art, éclairé pour d’autres spécialistes les enjeux des choix de soin et de conservation pour la réception, le partage et la transmission de ce patrimoine commun que constituent les mosaïques du bassin méditerranéen.Vous aussi, vous pouvez soutenir la recherche en Terre Sainte.

Vous aussi, vous pouvez soutenir la recherche en Terre Sainte.