LE SAVOIR-FAIRE DE POTIER: UNE TRADITION MULTISÉCULAIRE

L’archéologue, et plus encore le préhistorien, est soucieux de comprendre comment a été fabriqué le mobilier qu’il découvre lors de ses fouilles.

Avec sa composition de pâtes, ses techniques de modelage et ses méthodes de cuisson, la poterie palestinienne traditionnelle offre une contribution utile à la recherche archéologique internationale. Cet artisanat, aujourd’hui disparu, a été étudié et photographié dans les années 70 par feu John Landgraf (USA), chercheur associé à l’École biblique, et Owen Rye  (Australie). L’École a récemment publié leurs résultats dans les Cahiers de la Revue Biblique.

Dans les ateliers ruraux, les hommes, sur un tour de potier, produisaient des objets destinés à être vendus. Ils utilisaient des techniques très élaborées, transmises et perfectionnées au cours des siècles par des générations d’artisans. Cependant, dans les villages des montagnes palestiniennes, une tradition vivante de femmes potières s’est maintenue jusqu’en 1980, puis a brusquement cessé avec la société de consommation. Elles fabriquaient toute la vaisselle domestique à la main, à partir de l’argile locale, sans tour et la cuisaient dans une fosse sans four fermé. Leur savoir-faire et leurs techniques étaient exactement les mêmes qu’il y a 5500 ans. Cependant, cette poterie est réapparue en Palestine au XIVe siècle avec les nomades contraints par les Mamelouks à se sédentariser.

Par tradition, ils ne fabriquaient pas de poterie. Les femmes auraient réinventé la plus ancienne technologie qui s’est ensuite maintenue jusqu’au XXe siècle.
L’étude est fondamentale pour comprendre la poterie primitive.

John Landgraf and Owe Rye, E. Burr, J.-B. Humbert, Hamed Salem eds., Palestinian Traditional Pottery, A Contribution to the Palestinian Culture, Cahiers de la Revue biblique, Series archaeologica 3, Peeters 2021, format A4, 329 pages