Une année pour sillonner la terre des Écritures

Pour l’année académique 2022-2023, l’École Biblique a accueilli deux élèves boursières de l’Académie des Inscriptions et des Belles Lettres. Le retour en France est proche pour Sarah Valiarisoa NDRIASY, étudiante en master à la faculté de théologie protestante de Strasbourg. Avant de faire ses valises, elle revient avec nous sur  l’année écoulée.


Sarah est venue étudier à l’École Biblique autour du sujet suivant : « Nicodème et Pilate : convergence et divergence ».
Initié en 2020, elle devrait obtenir son master en Théologie protestante en Juillet 2023. 
La situation géographique de l’École donne un sentiment de proximité avec les lieux où les événements de son sujet prennent place: un atout favorable pour lire les Textes dans leur contexte.  

Parmi les nombreux cours que Sarah a suivi afin de valider son année, le cours d’archéologie et de topographie, donné par le frère Yunus Demirci, occupait une grande place dans son emploi du temps. 

Elle définit cela comme une découverte phare de son expérience . En effet, même si l’archéologie n’est pas sa formation initiale, celle-ci  est incontournable dans les études en sciences bibliques. 

« L’archéologie donne un contexte pratique du Nouveau Testament, la manière dont les habitants de la Judée ont vécu au premier siècle de notre ère, notamment la configuration du paysage urbain. Et le fait de voir et toucher le matériel archéologique (poids de mesure, numismatique, ustensiles domestiques) rend compte de  l’aspect pratique de la vie à cette époque. 

“De plus, j’ai particulièrement été marquée par le désert. En effet, il  y a une grande différence entre concevoir ce milieu à travers les passages bibliques et le fait d’y marcher et de vivre la dureté  du terrain. Les mots du psalmiste m’ont  habitée autrement.”

Bien sûr, une année comme celle-ci se vit aussi à l’extérieur de l’école, dans les rues de la ville 3 fois sainte. «Nul ne sort indemne d’une expérience de vie dans un endroit où le religieux et le sacré rythment tout le quotidien de chacun.”

 

Déambuler dans la vieille ville permet d’être immergée en quelques minutes au cœur des 3 religions. La période de Pâques a été, pour Sarah, la plus marquante. Aller du jardin de Gethsémani jusqu’au Saint Sépulcre, rencontrer des fidèles musulmans qui viennent de rompre leur jeûne, passer par le kotel où les fidèles juifs se retrouvent à l’occasion de Pessah, pour arriver dans le quartier chrétien en pleine semaine Sainte.  Tout un voyage, toute une aventure !

« Et parallèlement à cela, une fois sortie des murs de la vieille ville, on se sent comme propulsé en Europe dans la ville moderne de Jérusalem. Tout ce mélange est exceptionnel et parfois déroutant… »

De son séjour ici, elle gardera en mémoire la qualité des échanges  avec les professeurs et les spécialistes avec lesquels plusieurs mois ont été partagés.
Le bonheur de franchir les portes de la bibliothèque pour quelques heures, et parfois même pour une nuit, absorbée par un ouvrage passionnant !
Et surtout les liens d’amitié qu’elle a pu tisser avec les étudiants, volontaires et personnel de l’École.