D’Indiana Jones à Khirbat as-Sar il n’y a qu’un pas !

Le visage de l’École Biblique se dessine à travers différents pays. Découvrons une facette polonaise avec le frère Rafał, doctorant, qui nous raconte comment un rêve d’enfant est devenu réalité !


Peux-tu nous raconter le parcours qui t’a mené ici ?
Mon aventure avec l’École biblique a commencé en 2012, lorsque je faisais partie de ce qu’on appelle les “Hobbits”. Pendant les vacances d’été, j’ai aidé à l’inventaire de la bibliothèque. Bien sûr, nous n’ avons pas réussi à parcourir tous les livres en deux mois! À l’époque, je n’avais pas encore pensé aux études bibliques, mais pendant que je préparais ma maîtrise en patrologie, la bibliothèque locale s’est révélée très utile. J’ai commencé mes études bibliques à Rome en 2015. Depuis octobre 2021, je suis doctorant à l’École biblique.

Quel est ton sujet de recherche ?
Je travaille actuellement sur la sotériologie de saint Luc dans le contexte des croyances de ses contemporains grecs et romains sur le salut et dans le contexte du culte des divinités appelées sauveurs. Plus largement, je m’intéresse au Nouveau Testament et à tout ce qui permet de mieux le comprendre : l’histoire, la politique et la culture de la Grèce et de Rome, ainsi que le contexte juif, en particulier la littérature du Second Temple. Et, bien sûr, l’archéologie !

Justement l’archéologie, qu’est ce que cela représente pour toi ?
Quand j’étais petit, je rêvais de devenir archéologue. Ce rêve est né en moi grâce aux films d’Indiana Jones. Bien sûr, je n’avais pas encore conscience que le travail d’un archéologue est complètement différent, même si les découvertes n’en sont pas moins fascinantes. En mai, j’ai enfin eu l’occasion de réaliser ce rêve d’enfant et de participer à des fouilles archéologiques à Amman.
Le directeur des fouilles était Mariusz Burdajewicz, un ancien élève de l’ÉBAF qui travaille sur divers projets avec nos archéologues Jean-Baptiste Humbert et Jean-Michel de Tarragon depuis 30 ans. Avec lui, le professeur Jolanta Młynarczyk, qui a également collaboré avec l’École pendant de nombreuses années, a dirigé les fouilles.

Te voilà parti pour une belle aventure, comment s’est elle déroulée ?
Le site de fouilles est situé à la périphérie d’Amman et s’appelle Khirbat as-Sar. La structure la plus ancienne est une tour monumentale construite par les Ammonites, qui a été transformée en temple à l’époque romaine. Le site a connu de nombreuses phases d’occupation, y compris à l’époque islamique.
Les fouilles ont eu lieu sous les auspices de l’Université de Varsovie. Dans la petite équipe franco-polonaise, j’étais la seule personne sans expérience de terrain. J’ai dû apprendre rapidement beaucoup de choses pratiques, y compris à communiquer en arabe avec les employés locaux. Je n’ai pas déterré Aphrodite, ce dont je rêvais secrètement, mais c’était une aventure extraordinaire et une occasion d’apprendre pour moi ! Le professeur Jolanta m’a donné un cours accéléré sur la céramique en se basant sur les matériaux que nous avons trouvés.

En fait, ton rêve d’enfant est venu renforcer ton travail de chercheur ?
Oui ! En vivant ici, j’ai été progressivement initié au monde de l’archéologie afin de mieux comprendre les textes bibliques. Le contexte archéologique est d’ailleurs extrêmement important dans mon travail de doctorat. Participer à ce travail de terrain était un excellent moyen de comprendre encore mieux ce que l’on peut lire dans les rapports de fouilles. Je suis heureux d’avoir eu l’occasion de vivre une telle expérience grâce à la gentillesse d’amis de l’École de longue date. Je la recommande à tous!