RÉTROSPÉCTIVE: L’ÉTÉ 1914 À PALMYRE

Le temps estivale est propice à un certain de changement de rythme. Moins pressée, moins remplie, l’EBAF et la photothèque prennent le temps de se replonger dans les archives qui ont marqué l’histoire de l’école, et de ses habitants !


1914: la France entre en guerre contre l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie. Tous les hommes en âge de servir sont mobilisés par l’armée française !

Un curieux hasard de calendrier a fait que le P. Savignac a échappé à cette mobilisation, décrétée au Consulat général de France, le 3 août 1914. En effet, il se trouvait loin très loin de la ligne de front, sur un de ses terrains de prédilection, à Palmyre !

Les épigraphistes, PP. Jaussen et Savignac, étaient en mission dans l’oasis syrienne pour relever des inscriptions gravées sur les colonnes (photo) pour le compte de l’Académie des Inscriptions et Belles-lettres de Paris. Ils quittent Jérusalem le 28 juin pour Damas. Ils racontent être allé à Palmyre pour la première fois “en voiture” : comprendre, en voiture à cheval, en calèche ; ils y étaient déjà allés, mais à cheval.
Sur place, ils ignorent que la guerre de 1914 a commencé ! Pas moyen de le savoir, pas de télégraphe. C’est en rentrant à Damas qu’on leur dit : “La guerre a éclaté !”  Savignac, assez jeune pour aller à l’armée, a raté la mobilisation, et se trouve de facto déserteur, ou insoumis… sans l’avoir voulu, certes.

Ils se dépêchent de rentrer, inquiets, et arrivent à Jérusalem le 8 août. Savignac s’explique au Consulat général, et part le 17 août pour la France, au Service militaire. Jaussen, lui, expulsé en novembre par les Ottomans, avec le P. Lagrange et les autres religieux, ira en Egypte avec les Anglais.

Cela leur fut un été mouvementé, et pour les explorateurs, un 14 Juillet palmyrénien paisible, dans l’ignorance qu’ils étaient du drame terrible qui se préparait en Europe, la Grande Guerre.