CHRONIQUE ESTIVALE : 1917, DEUX DOMINICAINS EN PALESTINE

L’archéologie, quand elle englobe l’exploration du terrain et la connaissance anthropologique, peut être utilisée comme une arme de poids par les services de renseignements, en période de guerre et d’expansion coloniale comme dans la Palestine de 1917.
C’est ce que décrit l’historien Henry Laurens dans la Revue d’études Palestiniennes de l’hiver 1993.


À cette époque déjà, l’École biblique fait parler d’elle. Elle possède une renommée, fait figure de référence auprès des missionnaires catholiques en Palestine de l’époque, mais aussi auprès des congrégations chrétiennes, des chercheurs et des exégètes.

Les deux grandes figures de ce début de siècle sont bien entendu le père Jaussen et le père Savignac. Le premier professeur d’arabe, le second professeur de syriaque et d’épigraphie.

On découvre cependant dans la chronique « deux dominicains en Palestine », qu’ils n’étaient pas seulement archéologues, ni seulement dominicains !

Les deux “savants orientalistes” comme les appelle Henry Laurens, ont durant un temps, été attachés à un groupe en charge du suivi politique et militaire de la région, notamment aux côtés de Louis Massignon.

Les descriptions faites par les frères vont permettre l’établissement de renseignements assez complets sur les différentes populations par la richesse de leurs souvenirs et de leurs cahiers de voyage. En effet, leurs travaux recouvrent également le champ de l’étude anthropologique des palestiniens.

Dans ses écrits, le frère Savignac raconte: “Au moment de pénétrer dans cette contrée [ Palestine ] avec les troupes anglaises (…) il semble assez opportun de jeter un coup d’oeil sur les populations que nous allons rencontrer (…), se demander quels sont leurs sentiments à notre égard.” S’en suit alors une description approfondie et minutieuse de celles-ci.

Part cette sorte de recensement, si précis et si riche, le frère Savignac démontre toute l’étendue de sa connaissance et de son implication profonde dans cette partie du Moyen-Orient, qui dépasse largement les limites archéologiques et bibliques !

Pour en savoir plus : Revue d’Études Palestiniennes, Numéro 46 – Hiver 1993