DE LA FOUILLE À LA PUBLICATION : LE LABEUR DE FOURMIS D’UN ARCHÉOLOGUE

Été 2023 : la Citadelle d’Amman.
Une fouille, comme celle de la Citadelle d’Amman, produit des centaines de milliers de tessons de poterie.
Un premier tri est habituellement fait sur le site même. Mais il restait encore de nombreux tessons empaquetés dans des centaines de sacs, empilés avec soin dans un village bédouin*. Ils ont patienté des années avant d’être sortis l’été dernier pour être enfin honorés par l’étude à laquelle ils ont droit et qui fait le bonheur de nos archéologues.

Voici le processus qu’ils ont subi :

Les centaines de sacs de tessons sont extraits d’un local obscur et poussiéreux.

 

Ils sont classés et dépoussiérés.

 

Chaque sac est inventorié et documenté.

 

Sac par sac, dans 500 000 tessons, on sélectionne les formes diagnostiques, …

 

… qui sont nettoyés à l’acide acétique …

 

… sont enregistrés et décrits à la lumière naturelle.

 

Puis dessinés grandeur nature, scannés puis réduits à l’échelle 1/4 sur ordinateur.

 

1200 dessins qu’il faut trier et organiser selon les périodes.

 

Ils sont photographiés un par un sous plusieurs angles.

 

La composition de la pâte est enregistrée en macro-photographie.

 

On passe enfin à la composition des planches en vue de la publication.

 

Le rôle de l’archéologue est de faire passer les centaines de tonnes qu’il a remuées et le million de tessons qu’il a ramassé en une image informatisée mais virtuelle, et qui ne pèse rien. Finalement la publication d’un site est d’abord un texte qui commente des images.

*Rachid, le gardien des lieux, sur le rebut des fouilles.