UN ANCIEN DIRECTEUR ÉLÉVÉ AU RANG DE MAÎTRE EN SACRÉE THÉOLOGIE

Frère Jean-Michel Poffet, o.p., de la province de Suisse, directeur de l’École de 1999 à 2008, a reçu le diplôme maître en sacrée théologie le 30 novembre 2023.
L’École adresse ses félicitations à frère Jean-Michel pour tout le travail accompli.

Sa conférence magistrale portait sur la manière dont les pères de l’Église Augustin et Origène ont étudié la Bible. Selon lui, leur approche exégétique, qui révèle la dimension prophétique des Écritures, doit inspirer les biblistes à rendre les Écritures vivantes.

Retrouvez ci-dessous la Laudatio prononcée par frère Gilles Emery, o.p., régent des études de la province de Suisse lors de l’élévation du frère au grade de maître en sacrée théologie, le 30 novembre 2023, au couvent Saint-Hyacinthe de Fribourg.

Photo : Dominicains Province de Suisse

Cher frère Jean-Michel, chers frères et sœurs, chers amis qui nous faites la joie de votre présence ce soir,

l’agréable devoir me revient de présenter la valeur du travail théologique accompli par le frère Jean-Michel. Je le ferai en deux temps. Tout d’abord, je rappellerai les principales étapes de la vie académique du frère Jean-Michel. Ensuite, je relèverai les qualités de ce travail théologique et la contribution que le frère Jean-Michel a offerte aux études et à la théologie dans l’Ordre et dans l’Église.

Le frère Jean-Michel a obtenu sa licence en théologie en 1971 à Fribourg, avec un travail sous la direction du frère Dominique Barthélemy, portant le titre : « Contribution à l’étude de la naissance du profane dans l’Ancien Testament ». Puis, après deux années passées au couvent de Genève, le frère Jean-Michel a poursuivi des études à l’Institut biblique pontifical à Rome, où il a obtenu une licence en Écriture sainte en 1975, sous la supervision du père Vanhoye, portant le titre : « La scène des insultes au crucifié : Mc 15,29- 32 et par. Structures littéraires et théologie ».

Ensuite, après un second temps passé au couvent de Genève, le frère Jean-Michel a exercé la tâche d’assistant à la chaire de Nouveau Testament de la Faculté de théologie de Fribourg, alors occupée par le frère Bernard Trémel. En 1984, le frère Jean-Michel a obtenu un doctorat en théologie avec une thèse intitulée « La méthode exégétique d’Héracléon et d’Origène commentateurs de Jn 4 : Jésus, la Samaritaine et les Samaritains ». Cette thèse, dédiée au frère Trémel que le frère Jean-Michel, dans son introduction, désigne comme « mon maître », a été publiée l’année suivante dans la collection Paradosis des Éditions Universitaires de Fribourg, la collection des études sur les documents et la pensée de l’Église des premiers siècles de notre Faculté de théologie. — Entre nous, c’est le seul volume de cette collection que j’ai lu intégralement et jusque dans les notes, puisque le frère Charles Morerod et moi (j’étais alors novice) en avons préparé les index. — Après sa thèse doctorale, le frère Jean-Michel a été chef de travaux à la Faculté de théologie de Fribourg où il a enseigné les langues bibliques (le grec et l’hébreu) ainsi que l’introduction à l’Ancien et au Nouveau Testament, puis il a exercé cette tâche en tant que maître-assistant dès 1989. Un événement majeur fut son élection comme directeur de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem en 1999, poste de direction qu’il a assumé pendant trois mandats jusqu’en 2008. Depuis lors, Jérusalem n’a cessé d’être présente dans le cœur et les pensées du frère Jean-Michel. Du reste, outre les insignes de chevalier de la Légion d’honneur, le frère Jean-Michel porte aussi ceux de commandeur dans l’Ordre équestre des Chevaliers du Saint-Sépulcre qu’il a reçus au patriarcat latin de Jérusalem en 2007. Et depuis son retour à Fribourg, le frère Jean-Michel a poursuivi une intense activité de retraites pour des laïcs et pour des communautés religieuses, ainsi qu’une impressionnante activité d’enseignement biblique auprès de nombreux monastères, une activité qu’il avait commencée très tôt par des enseignements bibliques dans divers couvents de l’Ordre.

À cette présentation du parcours académique, je dois ajouter trois choses. Premièrement, outre ses activités théologiques, le frère Jean-Michel a occupé plusieurs responsabilités dans la province de Suisse et au couvent Saint-Hyacinthe, puisqu’il a été régent des études et, pour trois mandats, prieur de ce couvent. Deuxièmement, le frère Jean-Michel a enseigné la théologie dans d’autres institutions que celles de l’Ordre : je pense à son activité à Genève, notamment dans le département de la formation des adultes et à l’Atelier œcuménique de théologie ; à Fribourg, à l’École de la foi et des ministères ; sans oublier que le frère Jean-Michel a longtemps collaboré à l’A. B. C. (l’Association biblique catholique de Suisse romande) dont il fut l’un des cofondateurs et qu’il a présidée. Et troisièmement, notre frère est l’auteur de nombreux articles académiques et d’articles de divulgation ; il a coédité une quinzaine d’ouvrages de théologie biblique et de théologie biblico-pastorale ; et parmi ses monographies, je dois signaler La patience de Dieu (en 1992), Paul de Tarse (en 1998, un bestseller traduit en plusieurs langues), Heureux l’homme (en 2003), Regards sur le Christ (en 2017), 7 petits mots de l’Évangile (en 2021), et Évangéliser, oui. Mais comment ? Une pastorale paulinienne (en 2022).

À cette présentation du parcours académique, je dois ajouter trois choses. Premièrement, outre ses activités théologiques, le frère Jean-Michel a occupé plusieurs responsabilités dans la province de Suisse et au couvent Saint-Hyacinthe, puisqu’il a été régent des études et, pour trois mandats, prieur de ce couvent. Deuxièmement, le frère Jean-Michel a enseigné la théologie dans d’autres institutions que celles de l’Ordre : je pense à son activité à Genève, notamment dans le département de la formation des adultes et à l’Atelier œcuménique de théologie ; à Fribourg, à l’École de la foi et des ministères ; sans oublier que le frère Jean-Michel a longtemps collaboré à l’A. B. C. (l’Association biblique catholique de Suisse romande) dont il fut l’un des cofondateurs et qu’il a présidée. Et troisièmement, notre frère est l’auteur de nombreux articles académiques et d’articles de divulgation ; il a coédité une quinzaine d’ouvrages de théologie biblique et de théologie biblico-pastorale ; et parmi ses monographies, je dois signaler La patience de Dieu (en 1992), Paul de Tarse (en 1998, un bestseller traduit en plusieurs langues), Heureux l’homme (en 2003), Regards sur le Christ (en 2017), 7 petits mots de l’Évangile (en 2021), et Évangéliser, oui. Mais comment ? Une pastorale paulinienne (en 2022).

Deuxièmement, la théologie biblique du frère Jean-Michel est aussi spirituelle. On le voit par l’aisance avec laquelle le frère Jean-Michel passe du genre « enseignement » au genre « retraite » ou « récollections ». Sa théologie biblique est une théologie qui entend aider et stimuler la vie chrétienne avec une profondeur contemplative et missionnaire. Et troisièmement, le frère Jean-Michel a donné beaucoup de ses énergies et de son temps à la promotion des études dans l’Ordre, non seulement dans les institutions où il a œuvré et dans les couvents où il a donné des sessions, mais aussi par le service de cours particuliers et de tutorat qu’il a offerts et offre ici au couvent Saint-Hyacinthe. Je mentionne ce service car il a permis à plusieurs jeunes frères d’avancer dans leurs études et, à certains frères, de parvenir à achever leurs études. Et de toutes les activités que j’ai mentionnées, je n’ai pas parlé seulement au passé (car le grade de maître en sacrée théologie n’est pas une récompense pour bon services rendus autrefois), mais j’en parle au présent, avec l’assurance que le frère Jean-Michel les poursuivra encore à l’avenir.

Je dois achever, et je le fais en remerciant le frère Jean-Michel pour la qualité de ses homélies. Très tôt, le frère Jean-Michel s’est soucié du lien entre les études et la prédication, notamment par le séminaire d’homilétique qu’il a co-animé pendant de nombreuses années à la Faculté de théologie de Fribourg. Les homélies du frère Jean-Michel nous offrent un beau fruit d’une longue étude de l’Écriture sainte. Nous espérons pouvoir en bénéficier encore longtemps.

Suivant les Constitutions de notre Ordre, la collation du grade de maître en sacrée théologie comporte la tenue d’une leçon. Nous nous réjouissons d’écouter maintenant cette leçon intitulée « Du Livre à la parole ». Ce titre lui-même, « Du Livre à la parole (Exégèse et prédication) », cher frère Jean-Michel, porte déjà ta signature.

Frère Gilles Emery, o.p.