IN MEMORIAM JACQUELINE BALENSI

Les dominicains et les professeurs de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem saluent la mémoire de Jacqueline Balensi décédée le 06 mars dernier à Perpignan. Élève boursière de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres à l’École en 1971-1972 sur invitation et proposition du Père Jean Prignaud, o.p., chargé, à des fouilles de l’École .

En 1977, Jacqueline soutint un doctorat à Lyon sur la période du Bronze Récent dans les fouilles de R.W.Hamilton(1938) au Tell Abu Hawam dans la baie d’Akko. Le Père Benoît la sollicita en 1973 pour la publication du Bronze récent de la fouille du P. de Vaux à Tell el-Far’ah – Tirsa, capitale du Royaume du Nord, avant le transfert à Samarie. Elle poursuivit sa carrière en demeurant à l’École jusqu’en 1976, date à laquelle elle fut intégrée au CNRS. Ni dominicaine ni religieuse, elle a partagé résolument la vocation de l’école avec ses confrères dominicains : développer une pratique de l’archéologie qui nourrit l’histoire du Proche Orient ancien.

Elle apporta notamment une contribution majeure aux recherches de l’École en participant aux fouilles de Tell Keisân (en basse Galilée) de 1972 à 1974, et en publiant un vase du Mycénien III C 1 dans la Revue Biblique. Forte de son doctorat, elle fut autorisée à reprendre les fouilles à Tell Abu Hawam, en deux campagnes de 1979 et 1980, conjointement avec Michal Artzi de l’Université de Haïfa, pour affiner la stratigraphie du Bronze Récent. Elle associa à son travail sur Tell Abu Hawam les archéologues espagnoles Lola Herrera et Carolina Asnar.

Après le départ de Jean Prignaud, o.p., en 1974, Jacqueline Balensi enseigna pendant deux ans l’archéologie aux étudiants de l’École qu’elle marqua durablement. Ces derniers témoignent aujourd’hui d’une professeur pédagogue, patiente et d’une grande douceur. Elle fut de la première génération de femmes à loger à l’École, en 1974.

Elle poursuivit sa carrière en France, à Lyon, où elle contribua activement à la recherche à la Maison de l’Orient et de la Méditerranée, au sein du laboratoire HISOMA (History and Sources of the Ancient Worlds) et rejoint le CNRS dont elle prit sa retraite en 2010. 

L’École biblique et archéologique française de Jérusalem rend aujourd’hui hommage à une femme exceptionnelle qui sut faire profiter de ses compétences scientifiques reconnues à des générations d’étudiants avec une profonde humanité. Les frères la portent dans leur prière.

Photos: Ordo praedicatorum
Emeline d’Hautefeuille