Rencontre avec David A. deSilva, professeur invité à l’École biblique et archéologique française de Jérusalem pour quelques mois. Retrouvez le témoignage de cet américain qui sillonne la Terre sainte pour préparer ses prochains cours … et un futur livre !
“Je suis professeur de Nouveau Testament et de grec à l’Ashland Theological Seminary et, parallèlement, organiste et chef de chœur dans trois églises. Je suis passionné par la création de ressources qui aident les chrétiens à entrer dans le monde des Écritures et à écouter ces textes avec le point de vue de leurs destinataires historiques. Cela permet aussi d’enrichir notre propre compréhension de l’appel à devenir disciples et à former des communautés.
Je travaille en ce moment à un livre illustré par toutes les photos que je peux prendre pendant ce séjour à l’Ébaf intitulé Archaeology and the World of Jesus, un outil à la fois pour les séminaristes et pour ceux qui se préparent à conduire des groupes de voyageurs en Israël (et en Jordanie). Il sera publié par Baker Academic. Bien entendu, tout ce que je fais dans le cadre du projet actuel m’aidera à mieux enseigner un cours destiné aux étudiants en doctorat d’Ashland, intitulé “The Bible on the Ground” (La Bible sur le terrain).
Décider de venir à Jérusalem, en Terre Sainte, alors que la région est en guerre, c’est un choix courageux, audacieux ! Pourquoi avez-vous décidé de vous joindre à nous malgré tout ?
J’ai cru les récits des personnes sur le terrain selon lesquels la vie à Jérusalem est essentiellement sereine. Bien sûr, j’ai suivi attentivement les informations chaque jour depuis le 7 octobre, mais je n’ai pas noté d’éléments indiquant qu’il y avait un réel danger à vivre à Jérusalem. Je ne voulais pas gâcher cette merveilleuse occasion sans raison valable. J’ai cependant décidé de raccourcir mon séjour lorsqu’il est devenu évident que ma femme ne voyait pas les choses de la même façon lorsqu’il s’agissait de se joindre à moi dans cette aventure. L’alerte de la nuit du 13 avril m’a fait douter un instant de mon évaluation, mais comme trois cents missiles n’ont pas fait un seul mort, j’en ai conclu que Jérusalem était assez sûre pour y rester.
Vous prépariez votre venue à l’École depuis longtemps, pourquoi cela est-il aussi important pour vous ?
La bibliothèque est extraordinaire, bien sûr, et offre plus que ce que je pourrais jamais utiliser en y restant restais deux ans. Alors en deux mois… Mais je pense que les frères dominicains et les étudiants qui vivent ici – et le rythme des prières qui nous unit – sont le trésor de cette institution. Je suis quelqu’un que le “culte traditionnel” a toujours nourri, et l’esprit d’accueil que j’ai rencontré est édifiant. Mes interactions avec les frères et les étudiants sont inspirantes d’autant plus qu’ils viennent d’endroits et de formations très variés.
Mon objectif principal en venant ici est de rassembler tout ce que je peux des ressources de la bibliothèque sur l’archéologie d’Israël/Palestine en rapport avec mon livre, car je n’ai pas accès à de telles collections en Floride. Cela vient heureusement compléter la visite des sites que j’ai parcourus en Israël/Palestine et en Jordanie au cours des dix dernières années. J’ai aussi retenu quelques lieux que je souhaite revisiter ou découvrir pour la première fois à Jérusalem lors de mes promenades quasi quotidiennes depuis l’École ainsi que dans la région de Nazareth et, je l’espère, à Gerizim pour faire de même.
J’essaye aussi d’entrer en contact avec le maximum de confrères dans les différentes institutions de Jérusalem, de Nazareth et de Bethléem et de mettre à profit ces rencontres pour donner quelques conférences.