COUP DE PROJECTEUR SUR LA POTERIE TRADITIONNELLE PALESTINIENNE

Elizabeth Burr a résidé pendant trois semaines à l’École biblique afin d’achever le projet de co-édition des travaux de son mari, feu John Landgraf, qui effectuait des recherches sur les poteries féminines palestiniennes contemporaines.

« Je ne suis pas une scientifique, mais j’ai promis à mon mari que je mènerai à bien ce qu’il avait entrepris », confie avec détermination Elizabeth Burr. Après le décès de John Landgraf survenu en février 2017, elle s’est presque immédiatement mise au travail. Depuis le printemps de la même année, elle s’emploie à participer à la préparation de l’édition d’un livre sur les travaux entrepris. Le titre de l’ouvrage à paraître, Palestinian Traditional Pottery, est éloquent.

John Landgraf étudiait depuis les années 1970 les poteries traditionnelles palestiniennes réalisées par les femmes dans les villages. Il s’était donné pour but de montrer comment avaient évoluées les manières dont les potières palestiniennes fabriquaient leurs poteries jusqu’en 1980. La contemporanéité des pièces qu’il avait sous les yeux témoignait d’une transmission, d’un processus historique « qui remonte partiellement à l’Antiquité. Les techniques employées par ces femmes ont à la fois perduré et se sont développées », précise Elizabeth Burr.

La poterie traditionnelle masculine a quant à elle été étudiée de manière complémentaire par Owen Rye, lui-même potier, collaborateur de l’ouvrage et associé de recherche de John Landgraf. D’autres personnes collaborent à ce projet : le professeur Hamed Salem, de l’Université de Birzeit, et Jean-Baptiste Humbert, o. p. Ces travaux devraient bientôt faire l’objet d’une édition dans le cadre des collections de l’École biblique.

« Il est vrai que la préparation de ce livre est un travail de longue haleine », admet Elizabeth Burr. « Cependant, la poterie traditionnelle féminine palestinienne est un art qui a disparu au début des années 1980, tandis que son pendant masculin décline fortement. Il y a cent ans de cela, à Gaza, il y avait environ 50 fabriques de poteries. Aujourd’hui, il y en a peut-être 5. Je crois qu’il faut préserver les connaissances et la valeur de ces traditions. »