VOYAGE D’ÉTUDES EN JORDANIE

Le deuxième semestre a commencé sur les chapeaux de roues pour les étudiants de l’École biblique qui rentrent tout juste du voyage d’études en Jordanie. Pendant six jours, guidés par le fameux fr. Dominique-Marie Cabaret, ils ont arpenté les sites archéologiques du pays du sud au nord. Des couleurs spectaculaires du Wadi Rum et de Petra, aux mosaïques de Madaba, en passant par la forteresse hérodienne Machéronte et les ruines éblouissantes de l’ancienne ville de la Décapole, Jerash, ils ont pu élargir leurs connaissances archéologiques et historiques de la région. La présence d’un guide jordanien tout au long du voyage a permis aux étudiants d’avoir des informations complémentaires sur la vie des jordaniens aujourd’hui et sur l’histoire récente du pays.

Quatre étudiants reviennent sur les moments et lieux marquants de ce voyage :

Tour en 4×4 dans le Wadi Rum, à la recherche d’inscriptions en proto-arabe.

« Après être descendu à l’extrême sud d’Israël, nous traversons la frontière un peu au nord des villes côtières d’Eilat et d’Aqaba, et nous voici presque immédiatement dans le désert jordanien. Nous laissons à l’ouest le rocher des « piliers de la sagesse » puis nous atteignons notre premier lieu de visite : le Wadi Rum (prononcer Ram). « Vaste, retentissant, divin… » selon les termes de Lawrence d’Arabie. Grandes étendues de sable, gigantesques rochers de teinte ocre, dunes rouges, campements bédouins, dromadaires placides… juchés six par six sur des pick-ups, nous nous enfonçons dans le désert, direction d’antiques inscriptions en proto-arabe… Sous la houlette de fr. Dominique-Marie, un bon petit crapahut nous mènera un peu plus tard jusqu’à un « lieu haut » nabatéen, exploré par l’École dans les années 30. Surtout, je garde en mémoire cet énorme rocher au milieu du désert, image de solidité, de refuge et d’ombre rafraîchissante. L’expression biblique « Dieu est mon rocher » (Cf. Ps 18,3) donne tout son sens ! »

Père Cyriaque des D.


Vue sur le forum ovale de Jerash.

« Tel l’empereur Hadrien au II ème siècle, nul ne peut franchir l’arc de triomphe de la ville de Jerash sans être saisi par la beauté de cette ville. Traversant le forum ovale et avançant sur le Cardo maximus rythmé par sa colonnade, on découvre de part et d’autre le Macellum, le Nymphaeum, le temple de Zeus et celui d’Artémis qui rivalisent en grandeur. Mais la ville garde également la mémoire de sa christianisation avec ses treize églises aux sols recouverts de mosaïques dont la cathédrale Théodore. Contempler aujourd’hui cette ville recouverte en partie par une prairie de printemps en fleurs est une chance. »

Frère Manuel-Marie L., o.p.


La carte de Madaba : une carte de la région. Mosaïque au sol d’une actuelle église orthodoxe.

« Pas facile d’accéder à la fameuse carte de Madaba, car l’église qui la renferme la protège soigneusement sous un tapis et il faut jongler entre les horaires des offices pour avoir la chance de la voir. Mais une fois devant, quelle splendeur ! C’est toute la Palestine qui se déploie d’ouest en est sous les yeux du visiteur ébahi, comme s’il arrivait de la Méditerranée. Elle est malheureusement très endommagée puisque moins de la moitié de sa surface initiale nous est parvenue, mais on peut encore y voir la ville de Jérusalem au centre, avec notamment la Porte de Damas, le Saint Sépulcre et l’église de la Néa construite par Justinien (ce qui permet de la dater de la seconde moitié du VIe siècle). La perspective en partie cavalière n’empêche pas la précision topographique, impressionnante pour une carte en mosaïque. »

Anne-Laure de V.


Vue sur la Terre Sainte et les forteresses hérodiennes de l’autre côté de la mer Morte.

« La vue magnifique de la forteresse Macheronte sur la Mer Morte et le Jourdain jusqu’aux montagnes de Judée avec Jérusalem – cela m’a aidé à comprendre Hérode le Grand bien plus que des livres. À l’époque on pouvait utiliser le feu pour envoyer des signaux à d’autres bases militaires. En construisant ses forteresses le roi n’a pas seulement arraché des palais au désert, mais il a tissé une partie d’une toile qui devait lui assurer le contrôle à tout moment et en tout lieu. Sous le règne des son fils Hérode Antipas, Jean Baptiste fut pris dans ce filet et décapité – probablement à Macheronte. Je suis impressionné que ce soit encore le prédicateur du désert qui soit vénéré à ce jour, alors que le pouvoir des Hérodiens est tombé avec leur forteresses. »

Korbinian S.