Sites de Gaza

Sites de Gaza

Les sites archéologiques de Gaza

 

Trois sites fouillés par l’École biblique et archéologique française de Jérusalem :
Um el-‘Amr (Monastère de Saint-Hilarion)
Jabaliyah / Mukheitim
Blakhiyah


Les activités de fouilles présentées sont financées dans le cadre de projets développés en
partenariat avec l’ONG Première Urgence Internationale (PUI) et soutenus par le BRITISH COUNCIL’S CULTURAL PROTECTION FUND, en partenariat avec le DEPARTMENT FOR DIGITAL, CULTURE, MEDIA AND SPORT et L’Agence Française de Développement (AFD).

Dans le territoire Palestinien occupé, Première Urgence Internationale et l’EBAF
développent des relations étroites avec les universités et institutions culturelles locales,
soutenant leur engagement et leurs actions de protection du patrimoine culturel et des sites archéologiques.

Les activités mises en œuvre renforcent les opportunités socio-économiques et le pouvoir d’agir des jeunes palestinien.nes, génèrent des espaces de savoir et de bien-être, contribuent à préserver leur identité et a protéger leurs droits fondamentaux.

Soutenir la protection et valorisation de leur patrimoine par les jeunes palestinien.nes
renforce la cohésion sociale et reflète leur résilience au sein du territoire Palestinien occupé.

Plus d’informations sur le programme INTIQAL :
Protection and preservation of tangible and intangible Palestinian cultural heritage
Protection, preservation and promotion of Gaza strip historical archaeological sites : The Saint Hilarion monastery and the Byzantine Church
– INTIQAL: La culture : un moteur du développement durable dans la Bande de Gaza
INTIQAL: SDG report


UMM EL-AMR (MONASTÈRE DE SAINT HILARION)

Vue de al-Zawayda depuis l’Est, au centre les vestiges du monastère de Saint Hilarion © PUI/2020

 

Vue de al-Zawayda depuis l’Est, au centre les vestiges du monastère de Saint Hilarion © PUI/2020

 

FOUILLES
Historique des fouilles

1997-2001 Dégagement extensif des vestiges par le Service des Antiquités de Gaza identification du site comme étant celui d’un monastère paléochrétien
2001 A la demande du Mota et avec le soutien du Consulat général de France à Jérusalem, expertise d’évaluation des vestiges par l’Ecole biblique et archéologique française (Ebaf). La finalité de la demande palestinienne est la préservation et la mise en valeur des vestiges pour une ouverture à la visite.
2002 Printemps : mise en place de 3 toitures de protection pour 4 pavements de mosaïque du site par le Mota avec le soutien de l’UNDP
2002-2006 Afin de comprendre le site avant sa mise en valeur, développement d’un programme de sondages scientifiques d’évaluation des vestiges mené par l’Ebaf. Etablissement du premier relevé général des vestiges l’ensemble du programme est soutenu par le Consulat général de France
2003 Octobre : découverte de la tombe et de l’inscription attestant qu’il s’agit du monastère fondé au IVe siècle par saint Hilarion. Hilarion reconnu comme étant le père du monachisme en Terre Sainte le monastère peut être considéré comme étant le plus ancien de Palestine.

Novembre : mise au jour du lieu d’inhumation initial d’Hilarion

Mise en place d’une première clôture de protection des vestiges

Programme soutenu par le Consulat général de France

2003-2004 Mise en place d’une réglementation interdisant la construction de bâtiments de plus de deux étages à la périphérie immédiate du site.
2006-2010 Les tensions politiques internes palestiniennes, le blocus de Gaza (2007) et le conflit israélo-palestinien (2009) imposent une mise « en sommeil » de la mission de coopération. Le manque de moyens de l’autorité locale implique un abandon de l’entretien du site et un gardiennage limité. Le site devient pour un temps le lieu de visites fortuites, une aire de jeux pour les enfants et de pâture pour les troupeaux de chèvres et de moutons des bédouins voisins.
2010 Demande palestinienne via l’Unesco de la mise en place par l’Ebaf d’une mission d’expertise d’urgence sur le site. Cette demande fait suite à l’effondrement d’une partie du mur ouest de la crypte et du glissement des absides du sanctuaire dans la crypte.
2010-2011 Expertise d’urgence dirigée par l’Ebaf avec le soutien de Consulat général de France, du MAE et de l’Unesco.

L’expertise révèle un envahissement général du site par de la végétation, de nombreux effondrements dans la partie Ouest de la crypte, le bain et le glissement des absides des différentes églises et surtout la détérioration à 50% du pavement du chœur de l’église primitive. Le site n’a cependant subi aucune déprédation humaine volontaire. L’ensemble des détériorations sont principalement d’origines naturelles et plus particulièrement liées aux violentes pluies hivernales, aux vents de sable, aux racines des végétaux (arbres à croissance rapide pour certains) et au mouvement de la dune.

2011-2014 Suite à l’expertise, une campagne de travaux est mise en place par l’Ebaf avec le soutien du Consulat général de la France, du MAE et de l’Unesco. Elle consiste au défrichement du site et en la mise en place de protections et de consolidations d’urgences (toitures, étaiements, renforcements de certaines maçonnerie). L’intervention se complète de formations pour une trentaine d’étudiants en architecture et en archéologie de l’Université islamique de Gaza.
2011 Inscription du site sur la liste du World Monument Fund des 100 sites les plus menacés dans le monde (pour la liste de l’année 2012)
2012 Inscription du site sur la liste indicative de la Palestine pour l’Unesco.
2015 Travaux d’entretien des vestiges et des infrastructures de protection du site réalisés par l’Ebaf avec le soutien de l’Unesco.
2018-2020 Projet British Council 1 : Programme de préservation et de médiation de vestiges, formations d’étudiants aux métiers de la restauration et du patrimoine. Protection des vestiges du bain par la mise en place d’une toiture. Mise en place d’une déambulation pérenne le long des vestiges. Restitution des parties effondrées de la crypte.

Programme dirigé par Première Urgence internationale (PUI)-Ebaf et Mota.

2020-2022 Projet British council 2 et 3 et Fondation Aliph : Programme de préservation et de médiation de vestiges, formations d’étudiants aux métiers de la restauration et du patrimoine. Programme dirigé par PUI-Ebaf et Mota.
2022-2027 Projet soutenu par Agence française de développement

Programmes de préservation et de médiation de vestiges, de formations d’étudiants aux métiers de la restauration et du patrimoine et de développement social et économique.

Programme dirigé par PUI-Ebaf et Mota.

 

Financements et tutelle

– Consulat Général de France à Jérusalem (2001-2020)

– Unesco 2011 et 2015

British Council’s Cultural Fund en partenariat avec le Ministère du Numérique, de la Culture, des Médias et des Sports du Royaume-Uni (2018-2025)

– La fondation Aliph (2020-21)

– Agence française de développement (2022-2027)

Chercheurs

Suivi scientifique du dossier : Jean-Baptiste Humbert

Direction scientifique et chantier : René Elter

DESCRIPTION DU SITE

René Elter (École biblique)

Découvert à partir de 1997 par le Service palestinien des Antiquités de Gaza, les vestiges du monastère de Tell Umm el’- Amr se développent sur plus de 14 500 m2. Intra-muros, le monastère couvre une surface d’environ 8 300 m2. Sa chronologie s’échelonne du début du IVe siècle à la fin du VIIIe siècle. Sa fondation est la plus ancienne de Terre Sainte car initiée par Hilarion, « père » du monachisme palestinien. Le complexe mis au jour à partir de 1997 correspond à sa version architecturale la plus tardive. Il se partage en deux pôles architecturaux juxtaposés, l’un ecclésiastique au Sud autour du sanctuaire, l’autre au Nord autour des bains et de l’hôtellerie. L’emplacement du puits et de ses adductions d’eau, topographiquement positionné sur la partie la plus haute du site, marque la séparation entre les deux ensembles. Le complexe ecclésiastique forme un quadrilatère tourné vers l’Est, d’environ 4 650 m2. Il comprend l’église, la crypte, l’atrium, les baptistères, une chapelle, les cellules, le réfectoire et des annexes de service. L’ensemble du bain et de l’hôtellerie couvre une surface d’environ 3 600 m2. L’hôtellerie en occupe le Nord et le bain, le Sud.

Le caveau d’Hilarion. Cliché R. Elter.

Vue générale de l’ensemble des bains. Février 2010. Cliché R. Elter.

Plan général des vestiges du site de Tell Umm el-‘Amr © R. Elter 2005

RÉSULTATS DES FOUILLES
René Elter, (École biblique)

L’archéologie du site débute au courant de l’année 1997, le Service des Antiquités de Gaza met en place un programme de dégagement systématique des vestiges du site de Tell Umm el-‘Amr. Précédemment interprété comme un village et une église de la période byzantine, les fouilles palestiniennes vont très vite montrer que la réalité est autre : il s’agit là d’un très grand monastère de la période paléochrétienne.

A partir de 2001 et jusqu’en 2012, dans le cadre de la coopération archéologique mise en place sur le site par le Consulat général de France et le Ministère des Antiquités et du Tourisme de Palestine, l’Ecole biblique et archéologique française engage des travaux exploratoires et scientifiques sur le site. La chronologie des vestiges est alors établie scientifiquement à partir de la stratigraphie. Il en ressort plusieurs phases de développement du monument dont 5 pour le sanctuaire, 2 pour la crypte et 3 pour le complexe du bain et l’hôtellerie. En 2003, une inscription mise au jour, dans le pavement de la nef, au pied du chœur de l’église primitive, atteste qu’il s’agit bien du monastère de Saint Hilarion.

Entre 2018 et 2022, le suivi archéologique de travaux, obligatoire, en accompagnement des interventions de préservation et de mise en valeur des vestiges a permis de revisiter et d’affiner la chronologie établie 10 ans plus tôt. Le Sud de l’ensemble ecclésiastique, la chapelle baptismale, les différentes salles du circuit du baptème, le secteur du puits, le Nord et l’Est du bain ont été compris. Ces nouvelles données ont montré que le monastère s’est développé du Sud vers le Nord au gré des mouvements de la dune de sable sur laquelle il avait été installé. Le sanctuaire a cependant en permanence grandi autour de la mémoire d’Hilarion. Le secteur situé au Nord du bain a rélévé une utilisation plus ancienne, témoin de campements de voyageurs ou pèlerins antérieurs à l’hôtellerie et au complexe balnéaire. A l’Est du bain, des fours à chaux et de potiers attestent d’activités artisanales, tardives, en lien avec les besoins domestiques et d’entretiens du monastère.

Vue orthographique des baptistères 3 et 4, à droite, la cuve du baptistère 3, à gauche la cuve du baptistère 4, Saint Hilarion, décembre 2020 © R. Elter, E. Alby/Ebaf/PUI/Insa/2020

 

Vue sur les vérification archéologiques menée avant travaux dans le secteur Sud de l’ensemble ecclésiastique Janvier 2020 © PUI/2020

PUBLICATIONS

R.Elter, « Etat des lieux à Tell Umm el-‘Amr (Bande de Gaza) : La question des baptistères », Syria 98, 2022 (Sous presse).

R.Elter, F. Al-Utol, « Le « Projet Hilarion » : Un programme de coopération patrimonial pour sauver le monastère de saint Hilarion à Tell Umm el-‘Amr (Bande de Gaza) », In Actes colloque : La mise en valeur du patrimoine en Palestine, ENS, Paris, 15-16 mars 2012, dir. R. Elter, Riveneuve éditions, 2014, p.45-75.

R.Elter, « Du caveau-reliquaire à la grande crypte de pèlerinage : un mausolée pour Hilarion, les vestiges de Umm el-‘Amr à Nuseirat (Bande de Gaza) », In : Mausolées et église, IVe-VIIIe siècle. Actes du colloque international, Université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrants 2, novembre 2011, organisé par Ch. Sapin et P. Chevalier, Hortus Artium Medievalium, Zagreb-Motovun, vol. 18/2, Croatie, 2012, p. 367-378.

R.Elter, « Gaza, le plus ancien monastère de Terre Sainte », Archéologia n°505, décembre 2012, p. 34-51.

R.Elter, « Un exemple de continuité entre les ive et viiie siècles : le cas du monastère de Saint-Hilarion à Tell Umm el-‘Amr », In : Le Proche-Orient de Justinien aux Abbassides, actes du colloque international : Continuités de l’occupation au Proche-Orient de l’antiquité tardive à l’Islam. Actes du colloque : Paris : INHA, octobre 2007, édité par A. Borrut, M. Debié, A. Papaconstantinou, D. Piéri & J.-P. Sodini, Bibliothèque d’Antiquité tardive, vol. 19, Paris, 2011, p. 187-204.

R. Elter, A. Hassoune, « Le complexe du bain du monastère de Saint-Hilarion à Umm el-‘Amr, première synthèse architecturale », Ecole doctorale, IFPO, Amman-Damas, 28 octobre-3 novembre 2006, Syria 85, 2008, p. 129-144.

R. Elter, A. Abd el Rhadan, « Le monastère de saint Hilarion : évolution et développement architectural d’un sanctuaire de pèlerinage dans le sud de Gaza (Palestine) ». Actes des journées médiévales de Cuxa 2006 : monde romain et chrétientés d’Orient. Cahiers Saint-Michel de Cuxa 38, 2007, p. 121–136.

Elter, A. Hassoune, « Le monastère de saint Hilarion à Umm el-‘Amr (Bande de Gaza)», In : Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, Institut de France, mars 2004, Paris, 2006, p. 359-382.

Elter, A. Hassoune, « Le monastère de saint Hilarion reconsidération des vestiges du site de Umm el’Amr », In : Gaza dans l’Antiquité tardive, Actes du colloque de Poitiers, In Cardo/2, Helios éditeur, Salerne, 2005, p. 13-40.

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Découvrez la vidéo de Première Urgence Internationale


JABALIYAH / MUKHEITIM

FOUILLES
Historique des fouilles

1997-2000-2001 : Collaboration avec les antiquités de Gaza sur les sites byzantins de Mukheitim (Jabalia), Abassan el-Kebir, et Abu Barake.
2002-2007 : Second plan quinquennal du MEAE avec le Ministère palestinien du Tourisme et des Antiquités permettant la première restauration de Mukheitim.
2005 : La dernière campagne du second plan quinquennal est interrompue par les événements politiques.
2017-2021 : Programme de conservation et de mise en valeur du site géré par l’ONG Première Urgence Internationale et sous l’autorité scientifique de l’École biblique.

Financements et tutelle
– MEAE (Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères)
– Mécénat palestinien
British Council’s Cultural Fund en partenariat avec le ministère du Numérique, de la Culture, des Médias et des Sports du Royaume-Uni (depuis 2017)
– La fondation Aliph (depuis 2022)

DESCRIPTION DU SITE

Jean-Baptiste Humbert, o.p., (École biblique)

“La construction a été pillée jusqu’aux assises et dès l’Antiquité parce que Gaza est un pays de sable où la pierre manque. Son plan a cependant été aisément restitué par la disposition des pavements conservés. Trois édifices aux fonctions liturgiques distinctes sont juxtaposés et orientés vers l’est. Ils ont été ajoutés les uns aux autres : une église à plan basilical a d’abord vu le jour. Une longue chapelle est venue s’y accoler au nord, puis un vaste baptistère encore plus tard et plus au nord. L’ensemble couvre 650 m2 dans les murs, dont 500 sont pavées de mosaïques.

Plan du complexe de Mukheitim. Relevé de J.-B. Humbert, 1997.

Le baptistère

Dix-sept inscriptions grecques ont été relevées qui permettent de mieux comprendre la destination du complexe et d’en préciser la chronologie. […]

Un sondage a montré qu’une église beaucoup moins soignée a précédé le beau sanctuaire que la fouille a montré, probablement limitée à la seule nef centrale avec un sol de mortier blanc. En tout cas, l’agrandissement éventuel de l’église et la pose des mosaïques du bas-côté sud remontent à l’extrême fin du ve s. La fondation du sanctuaire remonte alors au moins jusqu’au milieu du ve s. […]

Le pavement de la nef centrale est presque entièrement arraché et ce qui en reste a été la proie des iconoclastes. On le regrettera puisqu’il témoigne d’une exceptionnelle habileté dans sa réalisation. On aura compté 144 tesselles au dm2. Les animaux d’une grande délicatesse y habitent des médaillons tracés par de fins rinceaux de vigne. On devine ici où là des scènes de la vie agricole. Une inscription, composée en pâte de verre d’un bleu foncé, a été insérée beaucoup plus tard dans ce pavement dont la haute qualité aurait tenté la récupération d’un donateur : la date est aussi basse que 732. L’inscription serait la plus tardive en grec, jamais retrouvée à Gaza.”

Pavement « gastronomique », église, bas-côté nord

Pavement de la salle d’entrée de la chapelle des offrandes

Détail : le palmier comme l’arbre du paradis

 

RÉSULTATS DES FOUILLES
Jean-Baptiste Humbert, o.p., (École biblique)

« Le peu de place disponible ici permet de ne rendre compte que du chantier de Mukheitim conduit par les Antiquités de Gaza mais dont les travaux de finition, le traitement des pavements et l’interprétation du monument sont menés en collaboration avec l’École biblique de Jérusalem. A 3 km au nord-est de l’antique Gaza, au lieu-dit el-Mukheitim, notre monument se dressait sur la route d’Eleuthéropolis, dans un secteur de cimetières anciens. Les Antiquités de Gaza ont fouillé tout à proximité un cimetière romain, étendu, dont les plus récentes tombes sont byzantines et viennent jouxter notre sanctuaire. »

« Les travaux de restauration des sites, menés sous l’égide du Bureau des Antiquités de Gaza puis depuis 2018 par René Elter sous l’autorité de l’EBAF et en partenariat avec Première Urgence Internationale (PUI), a porté de beaux fruits.

Restauration des mosaïques

Le complexe de Mukheitim à Jalabiyah est maintenant préservé par un élégant abri, durablement protégé et accessible à tous. On contemple, depuis des passerelles suspendues, l’église, le diaconicon, le grand baptistère et les 400 m2 de mosaïques restaurées. »

L’abri du complexe de Mukheitim

L’installation de passerelles au-dessus du site

 

PUBLICATIONS
J.-B. Humbert (ed.), Gaza méditerranéenne, Éditions Errance, Paris 2000
J.-B. Humbert, Y. Matar, « Redécouverte de la Gaza byzantine : Jabaliyah », Dossiers d’Archéologie, no. 240, jan. fév. 1999, p.66-67
J.-B. Humbert, « The Rivers of Paradise in the Byzantine Church near Jabaliyah – Gaza », in The Madaba Map Centenary, M. Piccirillo & E. Alliata ed., Jérusalem 1999, p.216-218


PUBLICATIONS SUR LES SITES DE GAZA
J.-B. Humbert, M.-M. Sadeq, « Gaza : Le point sur les récentes découvertes archéologiques », Le Monde de la Bible, mai-juin 2000
J.-B. Humbert (sous la direction de ), Gaza Méditerranéenne, histoire et archéologie en Palestine, Paris 2000, Éditions Errance, 137 pages, nombreuses illustrations. Catalogue de l’exposition « Gaza méditerranéenne »
J.-B. Humbert, A. Hassoune, « Brefs regards sur les fouilles byzantines à Gaza », in Catherine SALIOU, ed., Gaza dans l’Antiquité tardive, archéologie, rhétorique et histoire, Salerne 2005, p. 2-11
M.-A. Haldimann, J.-B. Humbert, M. Martiniani-Reber, Gaza à la croisée des civilisations. I, Contexte archéologique et historique, Neuchâtel : Chaman Ed., 2007, 256 p.
Y. Al-Khoudary, J.-B. Humbert, M.-A. Haldimann et M. Martiniani-Reber, « Une exposition pour un musée archéologique à Gaza : L’initiative culturelle de Genève », Archäologie Schweiz 33, 2012.3, p. 16- 23
J.-B. Humbert, « Gaza deserta (ou délaissée),concurrence d’Anthédon » in Reconstruire les villes, modes, motifs, récits, Semitica et classica, Suplementum 1, Brepols 2019, p. 157-176
J.-B. Humbert, « À Gaza, une archéologie abandonnée (1994-2012) », in The Mediterrannean Sea and the Southern Levant, 2021


NOS ARTICLES SUR GAZA
Inauguration du complexe de Mukheitim à Gaza – 5 mars 2022
À Gaza, la mise en valeur du site archéologique de Saint-Hilarion continue – 16 février 2021
Gaza : un état des lieux archéologique – 8 mai 2020
Portrait : Fadel Al-Utol
– 2 mars 2020
Un bilan des travaux archéologiques menés à Gaza – 29 janvier 2020
Timbres amphoriques de Gaza (Blakhiyeh) – 4 juillet 2019
Monastère St Hilarion de Gaza : où en est la restauration ? – 26 avril 2019



PORTRAIT : FADEL AL-UTOL

Le web-documentaire Gaza Stories Palestine met à l’honneur Fadel Al-Utol. L’archéologue palestinien fait partie de l’équipe travaillant à la restauration du monastère byzantin de Saint-Hilarion et de l’église byzantine de Jabaliya, avec l’assistance technique de l’École biblique. Fadel Al-Utol partage aux reporters son parcours et les dessous du chantier. Des plans exceptionnels dévoilent la beauté de Jabaliya.

« Un jour, un garçon timide est venu travailler sur notre fouille au bord du Camp de réfugiés qui domine la mer en pleine ville de Gaza. Trop jeune pour la pioche, il a commencé par laver les tessons, tâche ingrate mais accomplie sans faute. Avec le temps il a pris la pioche puis gravi peu à peu tous les échelons pour être un bon archéologue. Les stages de formation répétés en France lui ont donné le goût du français qu’il parle avec volubilité. Sa bonne humeur inaltérable et son rire communicatif lui ont ouvert les portes. Fadel Al-Utol est le numéro 2 sur les chantiers de Mukheitim et de Saint-Hilarion car il est probablement le meilleur Gaziote à comprendre l’archéologie. »

Fr. Jean-Baptiste Humbert, archéologue, professeur émérite à l’École biblique

Pour découvrir le documentaire (3min 32), cliquez ici.



Liste des sites

Liste des sites

Dès sa fondation en 1890, l’École biblique est contemporaine des premières fouilles archéologiques en Palestine. Elle a assisté au développement des programmes scientifiques et à l’élaboration des disciplines de recherche sur le terrain. Le P. Marie-Joseph Lagrange, le fondateur qui a voulu lire la Bible dans le pays qui l’avait vu naître, avait conçu sa méthode de critique historique en posant le Texte sur le contexte archéologique, et plus largement avec l’orientalisme comme arrière-fond. Sa première préoccupation fut de découvrir le pays pour le mieux comprendre. Lagrange inaugura les explorations qui furent une des spécialités de l’École pendant cinquante ans (1890 – 1940).

Dans l’ordre chronologique, on doit mentionner, de la part des pionniers que furent Lagrange, Séjourné, puis Jaussen et Savignac, accompagnés des jeunes Vincent et Abel. Les voyages d’exploration faits avec les étudiants, les « caravanes bibliques », étaient toujours l’occasion d’une moisson archéologique et épigraphique soigneusement reportée dans la Revue biblique.

Les explorations :

1885-1892, fouilles du terrain de l’École biblique, pour la mise au jour des vestiges de la basilique byzantine d’Eudocie, en vue de sa restauration
1892, Mâdabâ, prospection archéologique et épigraphique
1893 puis 1896, Sinaï, exploration archéologique et épigraphique
1894, Masada, exploration topographique
1894, Transjordanie et Sud-Liban, prospection épigraphique
1895, Vallée du Jourdain, prospection archéologique et épigraphique
1896 puis 1898, Pétra, exploration archéologique et épigraphique, en lien avec l’Académie des Inscriptions et belles-lettres, Paris
1898, Hauran, prospection et relevés épigraphiques
1897, Mâdabâ, examen de la Carte de Mâdabâ, relevé, dessin colorisé et publication. Plusieurs séjours à Mâdabâ dans les années qui suivent, à dimension ethnographique
1898, Feinan (Punon, Phounon), découverte ; prospection et relevés épigraphiques
1899, Tell Gezer, détermination du plan et des limites, à la demande de l’Académie des Inscriptions et belles-lettres
1900, Philistie, prospection archéologique et épigraphique
1904, ‘Abdeh du Negeb (‘Oboda/‘Avdat), prospection archéologique et épigraphique, en lien avec l’Académie des Inscriptions et belles-lettres
1908-début 1909, mer Morte, par le biais de la croisière autour de la mer Morte, mission archéologique, épigraphique, géographique et ethnographique
1907, 1909 et 1911, Arabie du Nord, au Hedjaz, exploration, moisson archéologique et épigraphique avec couverture photographique des sites nabatéens de Médaïn Saleh, al-‘Ela et Hereibeh par Jaussen et Savignac, en lien avec l’Académie des Inscriptions
1911, Transjordanie, les châteaux du désert, relevé architectural, épigraphique et iconographique, avec photographies, dans la foulée de la Mission en Arabie
1910 – 1913, vallée du Jourdain, plusieurs voyages des étudiants, permettant une moisson archéologique et épigraphique
1911, Jérusalem, Canal de Siloé et souterrains, couverture photographique et relevés systématiques pour le compte de la mission anglaise
1914, le littoral palestinien, les ports, géographie et prospection archéologique
1914, Palmyre, mission épigraphique et photographique pour l’Académie des Inscriptions
1915, Aden, relevés épigraphiques, par Jaussen
1916, îles de Rouad et de Castellorizo, explorées et photographiées par Savignac


Louis-Hugues Vincent a suivi tous les chantiers de fouilles du pays en cherchant sans cesse à en faire la synthèse chronologique ; il acquit ainsi une compétence archéologique reconnue par tous. Il passe pour un des fondateurs de l’archéologie palestinienne.

Avec Félix-Marie Abel, L.-H. Vincent produisit d’importantes monographies, études architecturales, archéologiques, épigraphiques et historiques, sur des monuments majeurs :

1911 à 1930, Jérusalem, la vieille ville et ses environs, en plusieurs volumes
1911, Bethléem, basilique de la Nativité
1920, Hébron, tombeau des Patriarches

Les voyages, explorations et prospections reprirent après la Grande Guerre, intégrant de jeunes religieux arrivés dans les années trente, comme Roland de Vaux ou Pierre Benoit, ou Tonneau, Barrois et Carrière.

1921 et 1937, Aïn Qedeis, prospection archéologique, relevé photographique
1922, Naby Samwil, l’église croisée
1935, Jebel Haroun, Pétra, prospection, photographies
1935, Tappouah, identification du site biblique
1938, Région du Salt, prospection archéologique et épigraphique
1950, Béthanie, examen épigraphique d’une grotte couverte de graffiti
1993-1998, Jordanie du Nord, exploration des sites du Bronze ancien, avec équipe espagnole


Des fouilles furent menées, de manière ponctuelle et sur une échelle modeste :

1919-1921, Aïn Douq, fouilles de la synagogue byzantine
1921, Naplouse, fouilles d’un hypogée romain
1921-1924, Beit Djebrin, fouilles d’une villa romaine, sur demande du Service des Antiquités du Mandat britannique
1924, Khirbet Heleileh, déblaiement d’une église byzantine
1924-1925, Amwâs, fouilles byzantines alentour de la basilique médiévale
1932 et 1934, Wadi Ramm, fouilles du temple nabatéen, sur demande du Service des Antiquités jordanien, puis de l’Académie des Inscriptions
1963, Khân Saliba, un ermitage byzantin

Les importants chantiers de fouilles archéologiques menés par R. de Vaux, J. Prignaud, J.-B. Humbert
1915, Éléonte, près Gallipoli, fouilles de sauvetage d’un établissement hellénistique
1926, Tell Neirab près d’Alep, (Syrie) fouilles de niveaux du Fer tardif. Projet proposé par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres
1944, Abu Ghosh, caravansérail jouxtant de l’église croisée
1946-1960, Tell el-Farʽah, 9 campagnes dans Tirsa, capitale d’Israël avant Samraie
1951-1956, Khirbet Qumrân, exploration des grottes à partir de 1951, puis 4 campagnes de fouilles de l’établissement essénien, Service des Antiquité de Jordanie
1952, Wady Murabbaʽat, fouilles du refuge de Bar Korba, Service des Antiquité de Jordanie
1956 et 1961-1963, Jérusalem, au pied méridional de l’esplanade des mosquées, Service des Antiquité de Jordanie, expédition conjointe avec la British School of Archaeology
1958, Aïn Feshkha, fouilles d’un site en dépendance de Qumrân, Service des Antiquité de Jordanie
1959-1976, Saint-Sépulcre, restauration architecturale par Ch. Coüasnon, au nom de la Custodie de Terre Sainte
1971-1980, Tell Keisan (Galilée), huit campagnes, niveaux du Fer en Phénicie méridionale
1981-1991, Khirbet al-Samra (Jordanie), un établissement romain puis byzantin
1986, Mafraq (Jordanie), sondages dans un palais omeyyade
1988-1989 ; 1991 et 1994, Ammân, la Citadelle (Jordanie), vestiges d’un palais néo-assyrien, projet conjoint avec les Antiquités de Jordanie

Mission de coopération avec le Service palestinien des Antiquités à Gaza :
Blakhiyah, 1995-1997 ; 1999 ; 2003-2005 ; 2012, niveaux du Fer II jusqu’à l’époque romaine
Abassan el-Kabir, 1997, restauration d’un ermitage byzantin
Abu Barakeh, 1999 dépose d’un pavement de mosaïques
Mukheitim (Jabaliyah), 1998 -2020, fouilles d’un établissement ecclésiastique byzantin ; projet de restauration 2017 – 2021 en partenariat avec Première Urgence Internationale, et sous l’autorité scientifique de l’École biblique
Umm al-‘Amr (monastère saint Hilarion), 2002 – 2020, fouilles systématiques et/ou fouilles de sauvetage fouilles en coopération avec le Service palestinien ; projet de restauration 2017 – 2021 en partenariat avec Première Urgence Internationale, et sous l’autorité scientifique de l’École biblique

2008-2009, Jérusalem, Tombeau des Rois, tombeau monumental hérodien
2010-2011, Jérusalem, crypte de l’église St Jean-Baptiste, édifice religieux de l’antiquité tardive, sous l’égide de l’UNESCO
2011, Jérusalem, Mont des Oliviers, dépendances de la basilique de l’Éléona, sous l’égide du Consulat général de France à Jérusalem
2013, Domaine du couvent Saint-Étienne, sauvetage vestiges mamelouks



Chronologie

Chronologie – Histoire de nos chantiers

Dès sa fondation (1890), l’École biblique est contemporaine des premières fouilles archéologiques en Palestine. Elle a assisté au développement des programmes scientifiques et à l’élaboration des disciplines de recherche sur le terrain.

Le père Joseph-Marie Lagrange, le fondateur qui a voulu lire la Bible dans le pays qui l’avait vu naître, avait conçu sa méthode de critique historique en posant le Texte sur le contexte archéologique, et plus largement avec l’orientalisme comme arrière-fond. Sa première préoccupation fut de découvrir le pays pour le mieux comprendre.

Pionniers : les pères Lagrange, Séjourné, puis Jaussen et Savignac, accompagnés des jeunes Vincent et Abel.
Principales dates : (Pour découvrir la liste exhaustive, cliquer ici)

***

Du père Lagrange au père De Vaux 

Le temps des explorations et des prospections : 1880-1920

1885-1892 : Terrain de l’École biblique (mise au jour des vestiges de la basilique byzantine Saint Étienne, en vue de sa restauration)
1897 : Mâdabâ (examen de la Carte de Mâdabâ)
1907, 1909 et 1911 : Arabie du Nord, au Hedjaz (exploration, moisson archéologique et épigraphique avec couverture photographique des sites nabatéens par Jaussen et Savignac, en lien avec l’Académie des Inscriptions).
1911 : Jérusalem, Canal de Siloé et souterrains (couverture photographique et relevés systématiques pour le compte de la mission anglaise)
1914 : Palmyre (mission épigraphique et photographique pour l’Académie des Inscriptions)

Nouvelle vague d’arrivants : De Vaux, Benoit, Tonneau, Barrois et Carrière

* Premières fouilles ponctuelles et modestes : 1930-1940

***

Du père De Vaux à nos jours 

* Le père De Vaux devenu directeur, les fouilles prennent plus d’ampleur :

1946-1960 : Tell el-Farʽah (9 campagnes de fouilles)
1951-1956 : Khirbet Qumrân (exploration des grottes à partir de 1951, puis 4 campagnes de fouilles sur le site)
1971-1980 : Tell Keisan (en Galilée, fouilles stratigraphiques, huit campagnes)
1981-1991 : Khirbet al-Samra (en Jordanie, fouilles stratigraphiques et dégagement urbain)
1986 : Mafraq (en Jordanie)
1988-1989 ; 1991 et 1994 : Ammân, la Citadelle (en Jordanie)
1993-1998 : Jordanie du Nord (exploration des sites du Bronze ancien, avec équipe espagnole)

* En ce moment, l’École travaille encore sur plusieurs sites en cours de publication :

1995-1997 ; 1999 ; 2003-2005 ; 2012 : Gaza (sites de Blakhiyah, d’Abassan el-Kabir, de Mkheitim (Jabaliyah), et de Nusayrât (St Hilarion), fouilles systématiques et/ou fouilles de sauvetage)
2008-2009 : Tombeau des Rois (Jérusalem, fouilles de sauvetage)
2010-2011 : Crypte de l’église St Jean-Baptiste (Jérusalem, fouilles de sauvetage, sous l’égide de l’UNESCO)
2011 : Mont des Oliviers (Jérusalem, autour de la basilique de l’Éléona, fouilles de sauvetage)

***

Pour découvrir la liste exhaustive, cliquer ici.