The Easter edition 2020 of the “Nouvelles de Jérusalem” are now available! You can consult them online or download them by clicking on this link.
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Nouvelles de Jérusalem – Autumn 2019
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Nouvelles de Jérusalem – Pâques 2019
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LOOKING AHEAD TO THE OCTOBER 2021 ACADEMIC YEAR
The 2020-2021 academic year is coming to an end at the School with the last academic council meeting that took place this Friday, May 28.
It has been a very special year, in which very few students were able to travel to Jerusalem, but which still allowed us to provide 80% of the courses via Zoom.
Life went on, as shown in the last issue of the Nouvelles de Jérusalem, published after Easter.
As the conditions of access to Israel are becoming easier day by day, we are confident that we will be able to resume normal operations in October.
The program is on line and we have filled up with registrations for this new year.
MEETING WITH FRIENDS OF THE ÉCOLE, IN TORONTO
This Monday, the Director of the École Biblique, Jean Jacques Pérennès, met with the members of the board of the Canadian Friends Association of the École Biblique in Toronto (Canada). Composed of former students and/or researchers, this Association, created in the 1990s, supports two particular areas of the École’s life: the library and scholarships for Canadian student-researchers (see Dona Harvey’s article in Nouvelles de Jérusalem, No. 98, Autumn 2019). The EBAF Director’s visit to Canada provided fresh and more lively news of the École’s current life and also provided an opportunity to take stock of the development of our collaborations. According to Jean Jacques Pérennès, the affability of the exchange demonstrated to what extend these donors are first and foremost friends. A supplementary meeting was held Friday morning in Montreal for the members of the Association living in Quebec.
Le pèlerinage au Proche-Orient : formes, impact et évolution d’une pratique religieuse, de l’Antiquité tardive à nos jours
L’ifpo (institut français du Proche-Orient) a organisé un colloque sur le thème du pélerinage au Proche-Orient à l’École biblique, le 13 juin dernier.
“Cette journée d’études avait pour vocation de rassembler différents spécialistes, toutes époques confondues depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, autour de la question du pèlerinage chrétien et musulman. Les mutations de ce phénomène ont été abordées sous divers angles de vues (archéologique, historique, topographique, anthropologique, etc.) afin de mieux comprendre son évolution et celui du statut des lieux saints dans des contextes sociaux, géopolitiques et économiques variés. Il s’agissait en outre de mieux saisir dans le temps le rapport des populations au sacré et d’étudier le degré d’influence du pèlerinage sur l’organisation spatiale des territoires concernés.” nous dit Bertrand Riba (Chercheur MEAE, Ifpo), l’organisateur de ce colloque.
Intervenants :
Estelle Cronnier (Univ. Lille 3)
Approcher, voir, toucher les reliques pendant l’Antiquité tardive : le témoignage des pèlerins au Proche-Orient
Frédéric Alpi (IFPO/UMIFRE 6 MEAÉ/CNRS)
Sites de pèlerinages chrétiens et pratiques de dévotion en Phénicie maritime à l’époque proto- byzantine
Vincent Michel (Univ. Poitiers/HeRMA)
Emmaüs et les tribulations d’une histoire biblique (St-Luc 24, 13-35). Vers une nouvelle compréhension historique, archéologique et textuelle d’un lieu saint !
Simon Dorso (Univ. Lyon 2/CIHAM)
Les pèlerinages chrétiens sur le territoire du second royaume latin de Jérusalem (XIIIe siècle) : mobilité contrainte, nouvelles traditions et conséquences matérielles
Jean-Michel de Tarragon (ÉBAF)
Le pèlerinage musulman et chrétien illustré par les photographies anciennes
Marc Dugas (EPHE)
Le Jourdain comme cadre rituel. Le lieu associé au baptême de Jésus et la liturgie
Sylvia Chiffoleau (CNRS/LARHRA)
Des identités pérégrines : assignation et usage des « nationalités » lors du pèlerinage à La Mecque (1850-1950)
Elsa Grugeon (EHESS-IIAC)
Baliser la route de Jérusalem : un pèlerinage sous conditions
Norig Neveu (CNRS/AMU/IREMAM)
Mausolées et pèlerinages : miroirs de hiérarchies sociales en tension dans le sud de la Transjordanie, 1890-1940
Conclusion : Dominique Pieri (IFPO)

Ce que les os travaillés de Tell el-Far’ah nous racontent
Docteur en archéologie de la Sapienza de Rome et de l’Université Paris Ouest (Nanterre), Giacoma Petrullo est spécialisée dans l’étude de “l’industrie osseuse”, c’est-à-dire l’étude des ossements d’animaux utilisés pour fabriquer des outils ou des objets de culte.
De passage ici, j’étudie les ossements retrouvés à Tell el-Far’ah, un site de Cisjordanie fouillé en 1946 par l’École biblique. Je m’intéresse autant à leur valeur technologique, fonctionnelle que culturelle : la façon dont ils sont fabriqués, dont ils sont utilisés et dont ils s’inscrivent dans une culture propre. Et je constate que le travail des os varie d’un groupe producteur à l’autre, et définit la singularité ces groupes.
En effet, les études en anthropologie et ethnologie montrent qu’au sein des groupes, chaque membre acquiert un savoir idéologique et pratique qui affecte ses comportements quotidiens : ce savoir acquis à la naissance et affiné avec l’expérience forge peu à peu un sentiment d’appartenance au groupe et à sa tradition culturelle.
Les choix bien particuliers adoptés par le groupe révèlent cette identité : le savoir-faire renvoie à un modèle propre dont le décodage révèle des marqueurs culturels spécifiques au groupe producteur. L’étude technologique (comment l’outil est-il réalisé ?) et fonctionnelle (quelle est sa fonction ?) des outillages permet de décomposer la chaîne opératoire de production en étapes, allant de l’acquisition de la matière première à la fabrication et à l’utilisation des objets, en identifiant et isolant des choix particuliers et répétitifs : l’identité du groupe producteur se reflète alors dans chaque étape.
Au XXe siècle, l’étude de ces objets fabriqués à partir de matières dures d’origine animale a commencé à jouer un rôle considérable. Ces matières souvent délaissées par les archéologues furent pourtant une source précieuse d’approvisionnement à plusieurs époques, car elles permirent la fabrication d’objets de valeur utilitaire ou symbolique. Ces objets s’inscrivent facilement dans les activités quotidiennes du groupe : par exemple, dans les contextes nord-africains du Néolithique, les spatules en os aidaient à la fabrication de céramique, les pointes en os à celle de récipients en cuir ou en fibre végétale ; les pendentifs en os et en dent avaient quant à eux probablement une valeur cultuelle.
Ma méthode d’analyse a donc pour but de reconstituer les procédures de fabrication et d’utilisation des objets, par l’identification des traces techniques au microscope. L’étude technologique permet de définir les actions de débitage et de façonnage : par débitage j’entends la façon de découper l’os pour obtenir un ou plusieurs supports, alors que le façonnage renvoie à la phase de mise en forme du support. Parallèlement l’étude fonctionnelle permet de définir le rôle des outils osseux au sein du groupe, de ses activités et de son organisation. Ces deux analyses reposent sur l’observation au microscope et sur l’archéologie expérimentale.
Le frère Jean-Baptiste Humbert m’a invitée à travailler à l’École biblique et archéologique dans l’idée de réexaminer avec de nouvelles méthodes ces matériaux découverts il y a maintenant 70 ans. La stratigraphie très complexe de Tell el-Far’ah compte des niveaux de l’ère chalcolithique, de l’âge du bronze, du fer et même de la période romaine. Lorsque l’étude des os sera terminée, il sera possible d’avoir une vision dans le temps de la production osseuse dans ce site.
Fr. Kevin, o.p. – Informaticien, chercheur et comédien
Le frère Kevin Stephens, doctorant de l’École, terminera sa thèse bientôt. Envoyé ici en 2008, il dut regagner sa Province, à St. Louis, Missouri (USA), après avoir soutenu sa lectio coram en 2013. Il devient alors enseignant au centre des études — Aquinas Institute of Theology — à la fois séminaire et centre ouvert à tous. Cet investissement l’a beaucoup ralenti dans la finalisation de sa thèse. “Je dois donc la terminer cet été, le provincial m’a donné quelques mois car ici les ressources sont plus accessibles… et parce que tout le monde veut que je la finisse !” ajoute-t-il avec humour.
Nudité d’Isaïe
Sa thèse porte sur les actes d’Isaïe, notamment ce geste prophétique dont le sens est controversé, que l’on trouve au chapitre 20 : Isaïe marche “nu et déchaussé” pendant trois ans, en déconseillant Juda d’entrer dans l’alliance avec l’Égypte et les Philistins contre l’Assyrie. La révolte échouera finalement, et le peuple de Juda, n’ayant finalement pas pris part au combat, conservera sa liberté. D’une façon comparable mais pas pareille au chapitre 7 et 8, Isaïe, en présence de ses fils, Shear-Yashoub et Maher-Shalal-Hash-Baz, conseille le roi Acaz de n’avoir pas peur.
Considérant chaque acte comme un morceau de la rhétorique d’Isaïe, le frère s’interroge sur le sens du nudité au chapitre 20. Partant du principe que cet acte était une mise en scène du sort d’un prisonnier, plusieurs hypothèses : était-ce pour prédire le sort prochain du peuple de Juda, et auquel cas, la prophétie aurait-elle échoué ? Était-ce un moyen de prédire l’avenir de Juda si le roi prenait part à l’alliance, et auquel cas, ayant été écouté, sa manœuvre aurait-elle réussie ? Car explique-t-il, dans l’Ancien Testament, les prophéties ne sont pas toujours des oracles annonçant le futur, mais aussi des conseils sur le présent, en proposant une vision de l’avenir. Quoiqu’il en soit, le fr. Kevin a son idée précise, et la soutiendra prochainement à l’oral, une fois la dernière ligne achevée.
Aux commandes du système informatique de l’École
Ce frère, professionnel en informatique, est une aide très précieuse pour l’École. “Le directeur avait demandé à tous de ne pas me déranger pendant ce temps de rédaction, pourtant je n’y coupe pas !”. Le catalogue spécifique de la bibliothèque, le site de l’École et celui de La Bible en ses Traditions, sont des outils sensibles. Par sa performance technique, le fr. Kevin participe donc très activement à l’efficacité de notre institution. Merci à lui !
“Les questions politiques de ce pays n’apportent pas de complications, non. L’École étant française, les sites sont hébergés en France, or la connexion entre la France et le reste du monde est plus puissante qu’entre Israël et le monde. Ce qui permet une plus grande rapidité et une meilleure diffusion, c’est une bonne chose”.
En 2008, lors de sa présence ici, il a créé de toutes pièces le site de La Bible en ses Traditions. “Il y avait à l’époque plein d’idées, puis au moment de la phase de concrétisation, une proposition (whitepaper) a donné une hypothèse de création, mais qui ne convenait pas. Le week-end suivant, j’ai écrit la première version du site. C’était la première fois que l’idée était réalisée. Cela fait maintenant dix ans. Il est en permanence amélioré, pour une plus grande rapidité, de nouvelles fonctionnalités, etc. La technologie employée en 2008 était la meilleure, mais la vitesse de changement dans le monde informatique est incroyable : la technologie a donc changé graduellement, et nous sommes toujours en train d’améliorer notre site.”
Mais avant tout, un comédien devenu dominicain !
Plus profondément, c’est une carrure de metteur en scène et de comédien qui fonde la personnalité du frère Kevin. Littéraire et artiste, il est passionné de théâtre auquel il a douloureusement renoncé en entrant dans les ordres. “Il me manque tellement. Mais je peux dire que la boite à outil qu’il m’a donnée, la gestion de la voix, l’élocution, les références culturelles, m’est très précieuse. Elle m’est utile lors de mes prédications !”. Mais pour le moment, sa thèse et son enseignement l’occupent bien assez. “Je pense qu’Hamlet est la pièce la meilleure à jouer, mais elle n’est pas la meilleure pièce de Shakespeare : la meilleure, la plus profonde, serait pour moi Le Roi Lear” glisse-t-il avant de regagner la bibliothèque.